• Fontainebleau (forêt de)

    Au musée d’Orsay<o:p></o:p>

    La forêt de Fontainebleau

    à l’honneur

    Présent du 7 avril 2007<o:p></o:p>

    Avant de devenir un lieu apprécié par les grimpeurs pour ses blocs de grès épars, la forêt de Fontainebleau l’a été pour son gibier : domaine royal, terrain de chasse, Oudry y a peint sur le motif dès les années 1730 pour célébrer les chasses royales. Les Romantiques suivront, et bien d’autres jusqu’aux Impressionnistes. Fontainebleau fut une histoire de peintre. Les poètes qui s’y sont promenés n’ont guère rapporté que des vers du style :<o:p></o:p>

    Bois de Fontainebleau, frais et rians déserts,<o:p></o:p>

    Enfin je me revois sous vos ombrages verts.<o:p></o:p>

    (René-Richard Castel)<o:p></o:p>

    Le musée d’Orsay rend hommage à la forêt et aux innombrables peintres, grands et petits, qui y ont travaillé mais aussi aux photographes (Cuvelier, Le Gray), qui ont exploité la diversité de la forêt pour expérimenter leurs techniques, cherchant à rendre la lumière, la texture des troncs et la surface des rochers. <o:p></o:p>

    Les tableaux reflètent l’infinité des perspectives et des talents. Voici une vue figée de Bidauld (1829), ou un paysage vivant de Boisselier (Au Calvaire, 1825). Des rochers et des arbres peints par Lapito (années 1830), de façon léchée et froide, et Carrière abandonnée (1850) de Corot, à la pâte fluide, au travail lâché beaucoup plus évocateur. Corot est le maître, chacune de ses toiles transmet une atmosphère par des harmonies sourdes ou, pour la toile Aux gorges d’Aspremont, par la profondeur de verts noirs insondables. En comparaison, certains font preuve d’une lourdeur déplaisante : les rochers de Kuytenbrouwer (1848), les vues de Courbet ou de Gérôme sont indigestes. On leur préfère des peintres plus modestes, comme Constant Dutilleux ou Jules Breton : une belle lumière dans les feuillages, une scène de pique-nique pleine de fraîcheur.<o:p></o:p>

    Rapportant de Fontainebleau des arbres, des rochers, des plages de sable, des cadrages serrés ou des panoramas, les peintres se constituaient une réserve de motifs et d’idées adaptables à toutes sortes de travaux, d’autant plus que la forêt rappelait à certains la Suisse, à d’autres l’Italie, ou la Finlande, ou l’Arkansas, voire le Sahara ! On y plante des scènes antiques (épisodes mythologiques, antiques), on y place des animaux exotiques comme une panthère (Gérôme) ou des lions (Rosa Bonheur, et surtout Barye avec cette huile presque pontaveniste déjà, où deux lionceaux se reposent près d’un arbre japonisant). Les réalisateurs de cinéma ont procédé de même : Fontainebleau fut un décor polyvalent, préhistorique (La Guerre du Feu, G. Denola, 1913) ou colonial : Little Moritz chasse les grands fauves, épisode burlesque d’Alfred Machin (1912), qui met en scène un chasseur, un boy, un vrai félin et un faux rhinocéros.<o:p></o:p>

    L’exposition se termine un peu en queue de poisson, malheureusement. Les toiles de Sisley ou Manet présentées, censées nous introduire à la modernité, ne sont pas les meilleures de ces peintres et gâchent notre plaisir. Un Cézanne insipide et un Picasso insignifiant ne rattrapent rien Une coupure chronologique plus nette eût été préférable.<o:p></o:p>

    Samuel

    jusqu’au 13 mai 2007, Musée d’Orsay, <o:p></o:p>

    illustration : Antoine-Louis Barye © Musée d'Orsay / Patrice Schmidt<o:p></o:p>


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