• Henriette de Verninac, de David à Delacroix

    Au musée Delacroix

    Une exposition minimaliste

    Présent du 09/12/2006

     

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    Une gageure du musée Delacroix ? Consacrer une exposition à Henriette de Verninac, sœur du peintre. D’entrée un panneau avertit le visiteur qu’un buste par Joseph Chinard aurait pu lui être montré mais que, vu la fragilité du marbre, il est resté au Louvre (Mme de Verninac en Diane chasseresse préparant ses traits, 1808photo). Il faut se contenter du portrait d’Henriette par Jacques Louis David, daté de 1799, un tableau magnifique certes : la jeune fille de dix-sept ans a de la prestance, et le rigoureux drapé de la robe et de la longue écharpe contraste savamment avec le traitement de la chevelure aux boucles légères, jouant de la transparence et de l’opacité.<o:p></o:p>

    A part cela, ce sont surtout des vitrines présentant des lettres familiales des uns et des autres. Les enfants Delacroix étaient trois : la sœur en question, Henriette, l’aîné Charles, général d’Empire, et Eugène. On dit que ces frères, l’un militaire, l’autre peintre, si différents de caractères, inspirèrent à Balzac les deux Bridau de La Rabouilleuse. Delacroix fut particulièrement proche de son neveu, de cinq ans plus jeune que lui et dont il devint, à la mort d’Henriette (âgée de 45 ans), le tuteur. Le décès de ce neveu à 31 ans l’affligea profondément. Ces disparitions prématurées furent une source d’isolement pesant pour cet homme très tôt orphelin. Mentionnons, pour clore le chapitre famille, l’éventualité plausible qu’Eugène Delacroix ait été le fils naturel de Talleyrand.<o:p></o:p>

    Il reste que la partie musée proprement dite (l’ancien logement du peintre) console de l’indigence de l’exposition susdite, installée dans l’atelier : de petites toiles de qualités sont à voir, en particulier des portraits : ceux de sa bonne Jenny, dont on nous dit pudiquement qu’elle prit « une place de plus en plus importante dans la vie du peintre », du jeune Richard de La Hautière, ou d’un jeune homme coiffé d’un béret bleu, ainsi que deux esquisses pour les peintures de la bibliothèque du Palais Bourbon, au pastel. C’est dans ces lieux qu’il rendit l’âme le 13 août 1863, « comme un enfant » selon Jenny et sans perdre, au dire de Philippe Burty, son « air d’aristocratie exotique ».<o:p></o:p>

    Paris se prête à un parcours Delacroix de qualité. Commencer par le Louvre, où se trouvent les principales œuvres du maître ; traverser la Seine et continuer par le musée Delacroix (auquel le billet du Louvre donne accès le même jour) ; finir par Saint-Sulpice à quelques pas de là, pour admirer dans la première chapelle latérale sud La lutte de Jacob avec l’Ange, sa peinture religieuse la plus inspirée. Héliodore chassé du temple, au même endroit, ne touche pas, pas plus que L’agonie au Jardin des Oliviers, très froide, de Saint-Paul-Saint-Louis dans le Marais ; l’église Saint-Denys du saint Sacrement, dans ce même Marais, possède une Piéta de qualité. Bref, de quoi se consoler de cette non-exposition Henriette de Verninac. Sans oublier deux lectures : L’œuvre et la vie d’Eugène Delacroix par Baudelaire et le Journal du peintre (Plon, 1982), l’un des plus intéressants écrits d’artiste.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>


    Henriette de Verninac,

    Musée Delacroix, jusqu'au 19 février 2007

    légende de la photo : © musée du Louvre


    Voir également

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