[...] Plus il mûrit, moins Léautaud incline au romanesque. Les souvenirs, les mémoires, les journaux et les correspondances décrivains laccaparent : le style révèle la chair, los lhomme. Cette évolution, il la considère comme le cheminement normal. Garder, lâge avançant, un intérêt pour limaginaire serait un singulier attardement intellectuel. Il rigole doucement quand il voit tel auteur publier son quarantième roman : enfantillage, néant ! Les poètes à leur tour subissent sa colère : il finira pas estimer avoir perdu du temps à lire un fatras de rêveries lyriques éculées tout ce quil rejette ! Malgré tout jusquau bout certains poèmes lémouvront. Fier, il rappellera toujours que cest grâce à lui que la Chanson du Mal Aimé a été publiée dans le Mercure de France. Une version différente paraîtra en recueil : Apollinaire ajoute lhistoire des Cosaques Zaporogues qui pour Léautaud dépare le poème. Selon lui le poète abuse ce faisant de son côté «bohémien, évocateur, cosmopolite», qui fait son charme mais dangereux à la longue par ses bizarreries.
La bizarrerie en littérature, aussi intolérable que la banalité, fait par contre le charme des hommes aux yeux de Léautaud. Les gens hors normes lui plaisent. [...]
Retrouvez l'intégralité de l'article d'Amédée Schwa dans lovendrin n°10.