• Arabie

     

    Au musée du Louvre<o:p></o:p>

    L’Arabie

    d’âge en âge<o:p></o:p>

    Présent du 7 août 2010<o:p></o:p>

    « Mobilité et immobilité des Arabes » : les pages que Benoist-Méchin a écrites en guise de prologue à la biographie d’Ibn-Séoud, constituent, à grands traits, un aperçu de l’histoire de la péninsule arabique. Histoire d’une continuelle migration sud-nord. De la riche extrémité sud, le Yémen, terre d’agriculture surpeuplée, partent des vagues poussées toujours plus haut, qui se nomadisent à travers l’immense désert avant de se sédentariser à nouveau en touchant le nord plusieurs siècles après.<o:p></o:p>

    L’Arabie, restée longtemps mystérieuse du fait des difficultés pour pénétrer le désert puis de l’interdiction faite à l’Infidèle d’accéder aux lieux saints, a véhiculé des mythes : le Yémen n’était connu des Romains que par ouï-dire, l’imaginant paradisiaque ils le nommèrent « Arabie heureuse ». <o:p></o:p>

    Avant l’islam<o:p></o:p>

    L’occupation humaine préhistorique s’intensifie à partir du VIIe millénaire. Le néolithique se signale par des stèles anthropomorphes. Parfois la tête n’est pas séparée du bloc, parfois elle trouve son assiette sur les épaules auxquelles la rattache un cou épais. Les bras sont sommairement indiqués, avec raideur, terminés par des doigts en peigne. Rudimentaires, elles tendent pourtant à l’individuation. L’homme est équipé d’une dague, d’une ceinture. On date ces stèles du IVe millénaire, elles sont fort proches des stèles toscanes du musée de Pontremoli (IIIe millénaire). Emouvant témoignage de l’activité artistique de l’homme.<o:p></o:p>

    Très tôt intégrée aux liaisons commerciales entre les grands empires de sa périphérie, l’Arabie développe pendant le premier millénaire avant Jésus Christ des royaumes passagers enrichis par l’encens, mais aussi par les cultures : certaines oasis prospères furent d’inépuisables greniers. Les rois de Lihyân ont laissé de colossales statues qui montrent des influences des arts égyptiens et hellénistiques (VIe-Ier). Certains torses sont modelés savamment. Les sites de Pétra (Jordanie), de Dédân et de Hégra, sont célèbres pour leurs tombes creusées dans la montagne où c’est toute une façade qui est sculptée avec un vocabulaire hellénistique de frontons, colonnes et entablements.<o:p></o:p>

    L’image humaine n’est pas aussi répandue que l’épigraphie. Les inscriptions, en saba’ique, en ma’înique, en lihyânite… présentent des caractères qui sentent encore leur phénicien, ainsi que d’autres plus curieux. La nécropole de Qaryat al-Fâw, ville caravanière sur la piste menant du sud au Golfe persique, a livré de belles inscriptions en sud-arabique (illustration). A Hégra, une seule inscription latine témoigne que la cité appartint à l’Empire (sous Marc-Aurèle).<o:p></o:p>

    L’Arabie islamique<o:p></o:p>

    C’est riche d’une histoire déjà longue que l’Arabie fut le berceau de l’islam – quel beau bébé. Mahomet, en cumulant les trois rôles de poète, de prophète et de guerrier, fut pour ses contemporains l’Arabe idéal. Il unifia les tribus de la péninsule. Les routes des caravanes devinrent les routes des pèlerins. La Ka’ba, édifice pré-islamique autour duquel, selon un rituel préhistorique répandu, on pratiquait la circumambulation, fut nettoyée, vidée des idoles que le syncrétisme y avait apportées. Rendue à sa nudité intérieure, la Ka’ba devenait une réduction du désert et de son dieu aride. <o:p></o:p>

    Les califes souverains des deux lieux saints, La Mecque et Médine, mirent un point d’honneur à habiller la Ka’ba avec magnificence, la dotant de tentures ou de portes, comme ces portes monumentales fabriquées en Turquie au XVIIe au nom du sultan Murad IV (placage de feuilles d’argent, martelées, gravées et dorées sur âme de bois), après que des inondations eurent abîmé le monument.<o:p></o:p>

    Pour un musulman, être enterré à La Mecque est bien sûr un souhait profond. Malgré la prescription coranique que rien, de la tombe, ne soit au-dessus du sol, les stèles fleurirent. L’important choix de stèles des IX-XVIe siècles du cimetière de al-Ma’ha permet d’apprécier encore l’épigraphie. La surface de la stèle était rarement aplanie, elle garde ses courbures, ses irrégularités. La calligraphie est variée : elle est tantôt souple, tantôt angulaire ; l’inscription est plus ou moins aérée ; le cadre décoratif est discret ou envahissant. Les inscriptions peuvent être assez longues, composées d’une invocation, du nom, de l’ascendance, du métier ; à partir du XIIe siècle, la poésie y trouve sa place.<o:p></o:p>

    La naissance de l’Arabie moderne est évoquée. L’Arabie s’affirme par à-coups, en luttant contre la domination ottomane affaiblie par la montée en puissance des Européens. D’Abdulaziz (1880-1953), on voit l’épée, le fourreau ; son manteau. Lire Benoist-Méchin pour en savoir plus sur ce grand roi.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    Routes d’Arabie. Archéologie et histoire du Royaume d’Arabie saoudite.

    Jusqu’au 27 septembre 2010, Musée du Louvre. <o:p></o:p>

    illustration : Inscription de la tombe de 'ljl bin Haf'am, musée national de Riyad, inv. 887 © Saudi Commission for Tourism & Antiquities<o:p></o:p>


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