• CHOSES VUES

    Obsessionnel.

    - Les athées américains renchérissent sur la haine des bourgeois de Bethléem, d’où cette campagne qui préconise le piétinement des crèches (écrasons chacun une crèche, l’Amérique échappera à un Noël religieux). En Europe, sans aller aussi loin, on a vu les médias se féliciter de la présence d’un couple de santons homosexuels dans une crèche et se scandaliser d’un santon représentant la Vierge enceinte (vieux sujet pourtant que celui de la Vierge de l’Attente). Deux mil six aura été l’année de la première offensive contre la fête de Noël.

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  • Il faut avoir souffert pour jouer Satie. Sinon, il arrivera ce qui est arrivé à un certain pianiste: enregistrer l’œuvre intégrale à deux reprises, échouer par deux fois. La simplicité de cette musique n’est qu’apparente, derrière elle se cache une souffrance. Il y a une blessure chez Satie, comme il y en a une chez Bloy, une chez Van Gogh. Blessure dès l’origine, aggravée par une vie difficile, une vie de grande pauvreté : pauvreté d’argent, et aussi pauvreté de ce qui rend la vie plus douce, une vie sociale, une vie amoureuse, une reconnaissance de leur art. Dans ces trois existences d’artistes, pauvreté et solitude s’entremêlent, s’ajoutent, se confondent au point qu’on a l’impression d’une seule et même chose. Tirons un fil de cette pelote.

    Satie rencontre Suzanne Valadon en 1893. Elle est sa voisine de palier à Montmartre. Elle est peintre, peintre de talent, mère d’un futur peintre de talent, Utrillo. En six mois, elle reçoit du compositeur près de trois cents lettres. Il l’adule. Il a vingt-sept ans, un âge où s’éprendre sérieusement. Mais Suzanne fuit cet amour passionné, elle s’intéresse plus à un dénommé Paul Moussis qui possède un fortune intéressante, alors que Satie est pauvre : il n’a dans sa besace que Trois Sarabandes, Trois Gymnopédies et six Gnossiennes. Il connaît les affres de l’amour en capilotade. De cette époque datent les Danses gothiques, "Neuvaine pour le plus grand calme et la forte tranquillité de mon âme", indication très explicite. La scène de rupture arrive. Selon Jeanne Champion,2  le musicien, exaspéré par le comportement léger de la femme peintre, finit par la gifler et l’enfermer dans un placard. Cette justice virile s’accorde bien à la violence de ses sentiments. Valadon sera libérée par les soins d’un voisin.3  Satie sera désormais d’une méfiance extrême envers les femmes. Suzanne Valadon, elle, ira vers d’autres amants. Sur son lit de mort, elle fera brûler le paquet de lettres, fin digne de ces lettres enflammées. Satie note froidement : «Le lundi 16 du mois de janvier 1893, mon amie Suzanne Valadon est venue pour la première fois de sa vie en cet endroit et aussi pour la dernière le samedi 17 de juin du même an.»4  Il est seul.

    Solitude : dès l’époque de son "placard" montmartrois, Satie filtre les visiteurs. Il est vrai que lui-même n’y peut tenir que couché, vu l’exiguïté du lieu. En 1898, il s’installe à Arcueil, c’est moins cher, dans une misérable chambre, où seul son frère Conrad alla quelquefois. Ses amis n’y pénétrèrent qu’après sa mort, car Satie avait toujours esquivé les visites. Amour de la solitude ? Repliement sur soi ? Solitude forcée de celui qui écrivait: «Je suis tout seul, comme un orphelin - ou un ver solitaire - sans amis pour me tenir société. Il y a bien la "Société Générale" mais je ne la connais pas...?»5  Il faut citer longuement le pianiste Jean Wiéner racontant la découverte du logement de Satie post mortem pour prendre conscience de ce que fut la vie quotidienne de Satie. «On n’aurait jamais pu imaginer une telle misère: un lit-cage, sans draps, recouvert seulement de deux couvertures des wagons-lits. Une cuvette et un pot à eau ébréchés. Un piano droit à l’intérieur duquel s’entassaient des dizaines de petits paquets ficelés contenant des produits desséchés. Les carreaux de l’unique fenêtre complètement opacifiés par une couche de poussière d’une épaisseur telle qu’il nous fut impossible de l’ouvrir. Partout, des paquets, sur la table, sur la chaise. Dans l’armoire, des piles de partitions et de chemises.»6  Mystère de la création: c’est dans un endroit aussi sordide que vécut un compositeur dont presque toute l’œuvre est uniment marquée de fraîcheur mélancolique. On trouva dans cette chambre, aux dires d’autres témoignages, deux pianos à queue superposés dont l’un était rempli d’ordures et de détritus, les lettres qu’il avait reçues et qui n’étaient pas décachetées, une centaine de parapluies dont certains encore dans leur emballage et, à ce que dit Maurice Sachs, «parmi d’autres objets sans but visible..., de vieilles boîtes à cigares qui contenaient des centaines de feuilles de papier découpées avec soin, ornementées aux encres de couleur et couvertes de devises ou de curieuses annonces.» Il faut les voir pour y croire, ces cartons insolites. Le lecteur se reportera à l’ouvrage d’Ornella Volta, qui en reproduit un bon nombre.7 

    On trouve ainsi des plans de fermes, de châteaux, annotés d’inscriptions, des dessins de dirigeables ou de planeurs, de courts textes où le rêve tourne court et fait place à l’angoisse : «Pittoresques contrées enchantées aux villes mortes du Moyen âge, aux sombres châteaux forts féodaux, aux gothiques monastères, aux jolis manoirs, aux fermes riantes, aux belles et profondes forêts, aux bois mélancoliques et aux délicieuses rivières - semblant un parc infini, traversé de routes toujours ombreuses et calmes ; pays des ogres, des moines bourrus et des sorciers, des seigneurs, des guerriers, des moines, des citadins et des paysans exerçant, pour leur plaisir, le banditisme et la piraterie occulte.» Et cette phrase qui fait froid dans le dos: «Marche sourde de Repasseurs de couteaux, de Tueurs de chenilles, et de Casseurs de briques.» On pourrait rire de ces divagations, mais le nombre même de ces cartons, quatre mille, donne plutôt le tournis et l’impression d’un dérangement mental. à quoi pensait Satie, lorsqu’il calligraphiait (on est loin du griffonnage) ces paroles étranges?

    Il dira un jour: «Pensez-vous vraiment, chère madame, que je n’aurais pas aimé, moi aussi, avoir un appartement comme tout le monde ?» Cet «appartement comme tout le monde», Van Gogh l’eut, après différents logements passables et des nuits dehors. Au printemps 1888, il s’installe à Arles dans ce qu’il appelle la Maison Jaune, faisant référence à la couleur des murs, certes, mais sous cet adjectif perce la joie du peintre : le jaune est une couleur qui le passionne, éminemment positive. On comprend dans ses lettres qu’il s’y sent bien. Mais la dépense est lourde et la solitude toujours là, aussi écrit-il à Théo qu’il n’y a pas d’autre solution que «de trouver une femme avec de l’argent, ou des copains qui s’associent pour les tableaux. Or je ne vois pas les femmes, mais je vois les copains.»8  Voilà ce que projette Van Gogh: créer un phalanstère d’artistes. Partage des frais, compagnie, tout irait mieux et Van Gogh est plein d’espoirs quant à l’avenir. Il peint beaucoup et décore la maison avec soin: il veut qu’elle soit accueillante et agréable à vivre. «Dès le commencement j’ai voulu arranger la maison non pas pour moi seul, mais de façon à pouvoir loger quelqu’un. Naturellement cela m’a mangé la plus grande partie de l’argent. (…) Tu pourras désormais te croire posséder ici à Arles ta maison de campagne. Car je suis moi enthousiaste de l’idée de l’arranger d’une façon que tu en sois content, et que cela soit un atelier dans un style absolument voulu (…). Le matin, en ouvrant la fenêtre, on voit la verdure des jardins et le soleil levant et l’entrée de la ville.» (534) On peut dire, sans risque de se tromper, que ce sont les mois les plus heureux de Vincent. Un seul peintre arrive, mais le plus grand de ceux qui avaient été pressentis: Gauguin. Il arrive le 23 octobre, la cohabitation va durer deux mois. Ils travaillent, et discutent beaucoup. «Gauguin et moi causons beaucoup de Delacroix, Rembrandt, etc. La discussion est d’une électricité excessive, nous en sortons parfois la tête fatiguée comme une batterie électrique après une décharge.» (564) Voilà qui en dit long sur l’état physique de Vincent, surmené, prenant tout à cœur, buvant outre mesure. Le 23 décembre, c’est la fin de l’heureuse période de la Maison Jaune : première crise de folie. Il se dispute avec Gauguin,9  menace de le tuer, se tranche le lobe de l’oreille et le donne à une prostituée. Il est interné. De crise en crise, la folie va le terrasser en un an et demi. «Si l’alcool a été une des grandes causes de ma folie...» écrira-t-il en avril 89 ; l’alcool, l’épuisement dû au travail et à la mauvaise alimentation, mais aussi la passion de la peinture. Il confie à Théo que, après sa première crise, dans un état de semi conscience, il poursuivait seul la discussion entamée avec Gauguin, une de ces discussions dont il disait qu’elles avaient été d’une électricité excessive. Cas d’obsession balzacienne.

    Quand son frère Théo se marie en avril 89, Van Gogh parle de se suicider, de s’engager dans la Légion étrangère, de se faire interner préventivement: autant de manières de disparaître. C’est que le mariage de son frère a réveillé de vieilles blessures: «Par moment, ainsi contre les sourdes falaises désespérées s’écrasent les vagues, un orage de désir d’embrasser quelque chose, une femme genre poule domestique, mais enfin, il faut prendre cela pour ce que cela est, un effet de surexcitation hystérique plutôt que vision de réalité juste...» (587) Oui, car la réalité juste de la vie sentimentale de Vincent, ç’avait été une suite de drames, d’incompréhensions et de souffrances.

    En août 1874, à Londres, Van Gogh avait été éconduit par Ursule Loyer (un beau nom pour la fille d’une logeuse). Aucune allusion n’y est faite dans les lettres de cette période. Cet échec a pourtant de graves répercussions : c’est le début de l’instabilité de Vincent et d’une période mystique qui durera six ans. Instabilité : il est renvoyé de son emploi chez Goupil et devient incapable de subvenir à ses besoins. C’est Théo, désormais, qui assumera cette charge. Période mystique : ses lettres sont pleines de pieux propos, de citations de psaumes longuement paraphrasées, de son désir de devenir pasteur. Il fait ses premières prédications à la fin de l’année 76, commence de laborieuses études qui doivent le mener au pastorat. échec complet. Il rentre chez ses parents, qui l’accueillent comme on peut l’imaginer. Mais il n’en démord pas: il persiste à vouloir être pasteur. Il part dans le Borinage, découvre la misère des mineurs et leur prêche la Bonne Parole... mais son zèle est jugé outrancier par ses supérieurs. On lui retire ce poste. Commence alors une existence errante et misérable, à laquelle il ne fera allusion que quelques années plus tard, parlant des «nuits passées dans les rues froides, à la belle étoile, de la peur de ne pas avoir à manger un morceau de pain.» (212) Il marche sans but à travers la Belgique mais n’oublie pourtant pas de dessiner. Peu à peu, son désir religieux s’estompe. Il rentre chez ses parents. Hélas, c’est pour tomber dans une deuxième crise sentimentale : il s’éprend en août 81 de sa cousine Kate Vos, qui le repousse. Il réagit violemment. Ses relations avec sa famille s’altèrent un peu plus. Les lettres à Théo de cette période sont très exaltées. Après plusieurs tentatives auprès de Kate, il s’installe à La Haye. Sa situation va se compliquer encore: toujours amoureux de sa cousine, il recueille Sien, une prostituée. «J’ai pensé à une autre femme pour laquelle mon cœur battait encore, mais elle était si loin et elle refusait de me voir, alors que celle-ci errait par les rues en hiver, malade, enceinte, affamée.» (192) Bien sûr, les quelques connaissances qu’il peut avoir dans la ville le fuient et ses parents ne décolèrent pas. Lui se justifie auprès de Théo. «J’ai moins de passion pour elle que je n’en ai eu pour K[ate], l’année dernière, mais un amour comme mon amour pour Sien est le seul dont je sois encore capable après le naufrage de ma première passion. Nous sommes, elle et moi, deux malheureux qui se tiennent compagnie et qui portent ensemble un fardeau» (204). L’exaltation s’atténue mais la blessure demeure. Ce sont les lettres à Van Rappard, un peintre de La Haye, plus que celles à Théo, qui nous montrent l’ampleur des dégâts. «Ce que j’ai dit d’une désillusion passée est basé sur quelque chose dont je ne veux pas parler - pas pour le moment. Pourtant, il importe que je le dise - lorsque un homme éprouve à la suite d’un amour froissé une désillusion si profonde qu’il se sent calmement désespéré et désolé, son état d’âme ressemble en quelque sorte à l’incandescence de l’acier ou du fer chauffés à blanc. Sentir qu’il est irrémédiablement et absolument déçu, en porter la conviction dans son cœur comme une blessure mortelle, du moins inguérissable, et pourtant se comporter normalement, en montrant un visage impassible.»10  La peur de la solitude et la pitié ont poussé Vincent à s’occuper de Sien ; c’est le Van Gogh du temps du Borinage qui agit, le bon Samaritain, plus que le Van Gogh amoureux. Deux ans se passent dans des conditions matérielles précaires. Vincent garde le moral et travaille : «Je serais peut-être devenu indifférent et sceptique si je n’avais pas rencontré Sien, mais mon œuvre et elle soutiennent mon énergie.» (204) Et à Van Rappard : «... je dois dire que cette liaison m’a quand même valu un peu de calme et de sérénité. J’ai travaillé dur cet hiver.»11  Finalement, après avoir voulu épouser Sien, il se rend aux arguments de Théo qui le pousse à se séparer d’elle. Lui-même se rend compte qu’il n’y a pas grand chose à faire pour qu’elle s’en sorte puisqu’elle n’en a pas la ferme volonté. Il part dans la Drenthe, avec l’espoir de dessiner. Nouvelle solitude, travail presque inexistant. «J’ai besoin de m’épancher, je ne puis donc te cacher que j’ai été envahi par une grande inquiétude, par une tristesse, par un je ne sais quoi de décourageant et de désespérant – il y en a trop pour tout énumérer. Si je ne puis m’en consoler, ces sentiments deviendront insupportables et m’écraseront.» (328) Il s’inquiète pour Sien et ses enfants, cherchant par quels moyens leur faire parvenir un peu d’argent. De retour chez ses parents en décembre 1884, il a une brève liaison avec Margot Begemann. à partir de cette date, Van Gogh montre, sur le plan sentimental, le visage impassible de l’homme calmement désespéré et désolé.

    Deux choses notables, la tentation de se consacrer à la vie religieuse et l’amour pour une prostituée, se retrouvent dans la vie de Léon Bloy. Le parallélisme est frappant. Quand il a lu et relu Bloy, un danger guette le lecteur le plus attentif : celui de glisser sur le sens des mots solitude, pauvreté, faim, froid, espérance. Il n’est pas inutile alors de se remémorer sa vie. [...]

    Lisez l'intégralité de l'essai de Samuel dans lovendrin n°15.


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  • Le sculpteur Léon Séverac (1903-1996) était d’une vieille famille languedocienne, implantée anciennement à Saint-Guilhem le Désert, puis établie à Montpellier. Son grand-père était tailleur de pierres. Son père, Jean-Baptiste, professeur de philosophie, et plus tard critique littéraire du Populaire, avait épousé une jeune botaniste russe. Leur enfant unique fut Léon. Jusqu’à la guerre de 1914, ils allaient chaque été dans la Russie méridionale retrouver la famille, que la révolution dispersa.

    Léon Séverac grandit à Paris. Très jeune, il se mit passionnément à dessiner et à modeler. Un attrait si vif annonçait une vocation. Son père le comprit, le fit entrer à 16 ans à l’école Bernard Palissy (arts appliqués) dont le directeur le présenta deux ans après à l’école Nationale des Beaux-arts. Léon y entra dans l’atelier de Jean Boucher. Il s’y lia avec Paul Belmondo, Felix Joffre, Collamarini, qui restèrent ses amis tout au long de sa vie. La sculpture est d’abord un métier, ce que l’on oublie. L’école en apprenait les méthodes et les secrets du travail de la pierre ou du bois, encore plus qu’elle ne donnait des leçons d’esthétique.

    En 1927, Léon Séverac, à la sortie de l’école, obtint une bourse de voyage qui lui permit de découvrir l’Algérie et surtout la Grèce : il reviendra souvent dans cette patrie de son esprit, de son art. à Athènes, d’abord, où il se lie avec l’helléniste André Mirambel, et le futur romancier André Dhotel. Il y retrouve aussi un ancien condisciple du lycée de Nîmes, l’écrivain André Fraigneau. Tous deux sont si bien des fidèles de cette civilisation qu’un jour, voyant Léon Séverac déboucher une fois de plus sur l’Acropole, Fraigneau qui y était lui jette: je t’attendais. Mais c’est aussi la campagne et les îles de l’archipel qui attirent le jeune sculpteur. Jusque dans les années soixante, il aimera retrouver la vie rustique et l’hospitalité d’un peuple qui n’était pas encore domestiqué par le tourisme de masse.

    En 1928, Léon Séverac a épousé Suzanne Brousson, peintre plein de promesses. Il aura d’elle sa fille unique, Micheline. Malheureusement, la jeune mère est vite victime de la tuberculose dont elle mourra en 1943. Père de famille, Léon sent la nécessité de s’assurer des ressources régulières. Il réussit le concours des professeurs de dessin et de modelage de la Ville de Paris. Il enseignera toute sa vie, en particulier comme directeur du Cours supérieur d’adultes, place des Vosges. «Patron» à son tour, il formera de nombreux élèves. Les cours avaient lieu le soir, ce qui lui laissait la lumière du jour pour travailler à son œuvre.

    Elle est considérable. Il participa très jeune aux salons des Artistes français, au salon d’Automne (dont il était sociétaire), aux Indépendants, etc. En 1931, il obtient le prix national, en même temps que le prix Susse avec Dernier voile (une jeune femme debout qui ôte par le haut un dernier vêtement). Il obtient divers achats de l’état : Eos, qui est dans les jardins du Sénat, Thalassa (1948), Elise (1950). On lui commande pour le lycée de jeunes filles de Chambéry, en 1958, sur deux murs de 7 m., deux mosaïques et trois figures en laiton; et aussi un monument à la Résistance à Aiguebelle, la statue du général Perrier à Valleraugue dans les Cévennes. La Ville de Paris achète plusieurs de ses œuvres. On en trouve aussi au musée des années trente, à Boulogne (Nina), au musée de Mont-de- Marsan, au musée Fabre de Montpellier et dans le domaine Frédéric Bazille, qui dépend de la ville.

    Ces commandes, il ne les cherchait pas, très peu capable des démarches qui les favorisent. Son bonheur était de créer. Son art est classique, profondément, authentiquement classique. Ce Méditerranéen était grec d’esprit. Et jusqu’à la fin il a aimé célébrer le corps féminin. On ne peut distinguer sérieusement des époques dans cette œuvre, mais il avait l’imagination et le goût de jouer avec les formes, et jusqu’à l’abstraction, comme par exemple l’ensemble créé pour un groupe scolaire à Bobigny où se jouent des formes qui évoquent des flammes ou des vagues, dans un heureux équilibre. Thalassa est une pierre monumentale où les volumes d’une jeune femme sont aussi allusions, métaphores du flot marin. Dans une autre œuvre, présentée au Salon de la jeune sculpture, c’est au contraire une géométrisation d’un corps de femme qui est obtenue. Il a su jouer des déformations délicates qui allongent un cou, un bras, et d’un enroulement des membres où les ombres et les lumières se tressent, comme dans la dernière pierre qu’il ait taillée - elle est au musée Fabre - et qu’il polit longtemps dans le jardin de la maison familiale de l’Aiguelongue. [...]

    Lisez l'intégralité de l'article de Guillaume Vial dans lovendrin n°15

    Oeuvres de Léon Séverac en exclusivité sur Internet:

    http://lovendrin.oldiblog.com/?page=photos&idgal=201305


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