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Dubreuil
Au musée du Louvre<o:p></o:p>
Présent du 3 mai 2010
Toussaint Dubreuil est l’un des principaux peintres de la seconde Ecole de Fontainebleau. La première du nom regroupe les artistes italiens (le Rosso, le Primatice, Dell’Abbate) qui, sous François Ier, ont décoré le château de Fontainebleau. Quarante ans plus tard, sous Henri IV, les travaux d’embellissements reprennent : la 2nde Ecole est composée de Français et de Flamands, mais l’influence italienne demeure.<o:p></o:p>
Le Temps et ses acolytes se sont employés à détruire les ensembles qui auraient plaidé pour ces artistes accusés de nullité par la postérité que l’admiration sans bornes pour les années « versaillaises » de l’art français a aveuglée. Aucune exposition n’avait été consacrée à Dubreuil. Il y a pourtant matière. <o:p></o:p>
Né en 1558 ou 1561, Dubreuil commence sa carrière sous Henri III. Ses plus anciens travaux connus sont les dessins pour la Masse de l’Ordre du Saint-Esprit, réalisée en argent doré début des années 1580. Dessins d’un Dubreuil encore timide.<o:p></o:p>
Il apprend l’anatomie en disséquant chez un barbier, mais c’est de l’Italie que vient l’éclosion. Par Fontainebleau : il dessine d’après les décors du Primatice, consulte les dessins que possède Ruggiero de’ Ruggieri. Celui-ci, héritier de la charge du Primatice, plus âgé que Dubreuil, le prend sous son aile. Dubreuil épouse une de ses parentes, peut-être sa fille. Ils collaborent aux 27 scènes de l’histoire de l’Hercule pour Fontainebleau. Un seul tableau subsiste, peint par Dubreuil : Hercule apprend à tirer à l’arc. <o:p></o:p>
Le contact avec l’Italie n’a-t-il pas été plus direct ? Absent des documents entre 1585 et 1593, Dubreuil pourrait avoir voyagé en Italie ces années-là, à Bologne particulièrement. Les rapprochements entre certains de ses dessins et ceux du bolognais Passarotti sont frappants. Les analogies entre son Martyre de saint Christophe, Apollon comme soleil par Jacob Matham et Aman supplicié par Rubens (d’après Michel-Ange), sont fortes. <o:p></o:p>
Dubreuil est de son époque quand il prend pour sujet le Roland furieux (peinture, Angélique et Médor) ou le conte de Psyché (lavis, la célèbre scène où Psyché éclaire l’Amour endormi). Ces œuvres montrent l’habileté de l’artiste à modeler le nu féminin, délicat et de bonne tenue. <o:p></o:p>
Le thème de la Franciade, par contre, est une rareté. Le poème épique de Ronsard relate l’histoire de Francus, fils d’Hector et d’Andromaque, ancêtre des rois Francs. Bien qu’il eût lui-même proposé au roi Henri II ce sujet d’épopée, Ronsard peina à la tâche. De Rome, Du Bellay lui écrivait, montrant ses doutes quant au progrès de la rédaction et quant à la réalité des faits : ton Francus, « Il a le vent en gré, il est en équipage, / Il est encor pourtant sur le troyen rivage, / Aussi crois-je, Ronsard, qu’il n’en partit jamais. »<o:p></o:p>
Ronsard ne publia, sous Charles IX, que 4 des 24 chants prévus. Le poème fut choisi pour la décoration du Château-Neuf. Dubreuil et ses aides travaillent à 78 peintures. L’ensemble a été détruit ou dispersé en 1777. Restent 6 peintures et 18 dessins. Hyante et Climène à leur toilette s’inscrit dans les habituelles compositions du siècle « à la toilette ». Dicé offre un banquet à Francus est une peinture ambitieuse : multiples personnages, plusieurs sources de lumière. Les moyens du peintre sont globalement à la hauteur de son ambition.
Les dessins à la plume et au lavis ne sont pas moins remarquables. Le lavis, léger, confère une indéniable poésie aux compositions variées. De nobles attitudes, mais naturelles, des paysages à échappées, à horizon : il couve du La Hyre et du Poussin dans cet art. D’un poème ingrat – « pesante Franciade » pour Guth, « monument glacé » pour Kleber Haedens –, Dubreuil a tiré une noble matière.<o:p></o:p>
Son activité de décorateur apparaît dans des projets de plafonds (Histoire de Prométhée). A l’encre et à l’aquarelle, ils présentent de très jolies nuances. On ignore la destination de ces projets, qui s’inspirent des plafonds du Primatice. En 1601, Dubreuil est en pleine activité. Il présente des dessins pour des lambris (Saint-Germain-en-Laye), des dessins pour la galerie des Chevreuils (Fontainebleau), des dessins pour la Petite Galerie (Louvre). Une chute de cheval met fin à sa carrière. Il meurt le 22 novembre 1602. <o:p></o:p>
La Petite Galerie est achevée d’après son projet. Elle émerveilla tous les connaisseurs jusqu’à sa disparition dans les flammes en 1661. Le Sort était cruel pour Dubreuil, précipitant dans l’oubli ce peintre auquel Vouet, La Hyre et Poussin doivent quelque chose. Comme l’écrit Dominique Cordellier, auteur du catalogue, « ce n’est pas la moindre des forces de Dubreuil que d’avoir fait passer tout un pan de l’art français de Primatice à Poussin. »<o:p></o:p>
Samuel<o:p></o:p>
Toussaint Dubreuil, Premier peintre de Henri IV.
Jusqu’au 21 juin 2010, Musée du Louvre.<o:p></o:p>
illustration : Hyante montre à Francus le vallon où elle lui montrera sa descendance © RMN / Jean-Gilles Berizzi<o:p></o:p>
Tags : peinture, fontainebleau, dubreuil
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Commentaires
Je viens de créer un blog !
le chapitre 1 sera bientot en ligne ! =)
J'espere qu'il te plairas et que tu viendras ! ^^
Merci d'avance !
A bientot =)
Ps j'adore ton blog =)