• Aéropostale

    Au Musée des Lettres et Manuscrits<o:p></o:p>

    La voie des airs<o:p></o:p>

    Présent du 12 juillet 08<o:p></o:p>

    Affiches, lettres, photographies : le MLM expose les traces écrites de ceux qui se sont envolés au loin, chargés de lettres d’affaires, d’amour, et de cartes postales.<o:p></o:p>

    Le transport de courrier par voie aérienne date du siège de Paris (septembre 1870 – janvier 1871). D’abord captifs pour servir de postes d’observation, les ballons furent mis à contribution pour la communication militaire et civile. Le courrier partait « par ballon monté ». Un journal destiné à renseigner la province et l’étranger sur la vie des assiégés parut deux fois par semaine : Le Ballon Poste. Soixante-sept ballons quittèrent Paris durant le siège. Nadar joua un rôle primordial dans ce premier pont aérien de l’histoire. Il s’était détourné de la photographie depuis quelques années et poursuivait des recherches sur le plus lourd que l’air – l’avenir, mais à l’époque il fallait se contenter de ballons. <o:p></o:p>

    C’est à son ami Clément Ader (1841-1925) qu’il revenait de construire le premier avion. Il s’inspira des ailes d’oiseau mais comprit qu’il fallait en garder la forme et non le battement. Son brevet fut déposé le 19 avril 1890. Cl. Ader se montra tout aussi inventeur avec ce néologisme d’avion (du latin avis, oiseau). Créer un mot aussi léger, aussi naturellement français, était un coup de génie. Il eut du mal à s’imposer car le mot d’aéroplane fut longtemps jugé plus sérieux. Ce qui faisait écrire à Apollinaire en 1910 : « Français, qu’avez-vous fait d’Ader l’aérien ? / Il lui restait un nom, il n’en reste plus rien. » Et de rejeter aéroplane, « Où le sourd hiatus, l’âne qui l’accompagne / Font ensemble un mot long comme un mot d’Allemagne. »<o:p></o:p>

    L’aéropostale naît des développements techniques et des prouesses des pilotes durant la Première Guerre – n’oublions pas Marie Marvingt, dite « Marie casse-cou » ou « la fiancée du danger ». Une ligne Paris - Le Mans - Saint-Nazaire est créée à la fin du conflit, elle est suivie de quantités d’autres : Paris – Londres, Paris – Bruxelles, Antibes – Ajaccio, etc. En 1923, la Compagnie Franco-roumaine de Navigation Aérienne met au point sur ses deux lignes (Paris – Strasbourg et Belgrade – Bucarest) la navigation de nuit à l’aide de phares à éclat installés au sol. <o:p></o:p>

    P.-G. Latécoère, industriel qui a vendu huit cents appareils à l’armée pendant le conflit, est à l’origine d’une initiative ambitieuse : relier l’Amérique du Sud. Les premières étapes, dès 1919, sont le Maroc, puis de là Dakar. Le désert de Mauritanie est dangereux : contraints de s’y poser à cause des pannes de leurs Bréguet XIV, les pilotes sont souvent pris en otages par les Maures. Certains sont tués, d’autres sont rachetés. Didier Daurat, chef d’exploitation de la ligne, organisateur hors pair, meneur d’hommes, nomme Saint-Exupéry à Cap Juby, avec pour mission de secourir les pilotes tombés, de négocier avec les pirates des sables.<o:p></o:p>

    Latécoère, après avoir ouvert la plus grande partie du trajet, jeta l’éponge à cause des trop grandes tracasseries qui lui faisait le gouvernement brésilien. Il céda la ligne à un autre industriel, Bouilloux-Lafont, qui fonda la Compagnie Générale Aéropostale (illustration). Les plus grands y volèrent : Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet. Ce dernier fut le spécialiste de la Cordillère des Andes, dont les cols les plus bas, à 4200 mètres, étaient franchis par des appareils ne dépassant pas, normalement, les 4000 mètres. En janvier 1933, Mermoz effectua le premier Paris – Buenos Aires à bord de l’Arc-en-Ciel, un multimoteur spécialement construit.<o:p></o:p>

    La vie de la compagnie fut brève : 1927-1933, affaiblie par la crise de 29 elle devint filiale d’Air France. Cent vingt et un pilotes, mécaniciens et radios y avaient laissé leur vie pour que le courrier soit acheminé. Nos trois grands périrent plus tard en service : Mermoz tomba dans l’Atlantique Sud en 1936, Guillaumet fut abattu au-dessus de la Méditerranée en 1940, Saint-Exupéry disparut en 1944.<o:p></o:p>

    Tandis que les lointains étaient conquis, le réseau intérieur n’était pas négligé. Les performances, moins extraordinaires, portèrent sur l’efficacité. La compagnie Air Bleu entre 1935 et 1939, sur des C-630 (bleus bien sûr), tenta un pari : l’expéditeur qui postait une lettre le matin devait en recevoir la réponse à la distribution du soir le jour même. Pari tenu, mais si peu rentable que les rotations se firent finalement de nuit.<o:p></o:p>

    L’aéropostale reste un grand moment d’excellence française. Une affiche des années trente vante le Réseau Aérien Français : le planisphère est éloquent puisque sept compagnies différentes permettent d’aller de Saigon à Lima en faisant un crochet par Tananarive ou un détour par Stockholm. <o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    La lettre, une aventure de haut vol (les débuts de l’aéropostale), <o:p></o:p>

    jusqu’au 2 novembre 08, <o:p></o:p>

    Musée des lettres et manuscrits, 8 rue de Nesle – Paris VIe.<o:p></o:p>

    illustration : Affiche de l’Aéropostale © Musée Air France<o:p></o:p>


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