• Chracula

    CHRACULA<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    Peter Schlemihl n’a pas d’ombre, ni Dracula de reflet : ayant vendu leur âme, ils n’ont plus d’être. Dorian Gray, lui, garde et son ombre et son reflet ; son visage reste jeune et beau mais son portrait peint, dans un lieu écarté, prend tous les stigmates du vice qu’il pratique et de la damnation qui l’attend.<o:p></o:p>

    Les visages me fascinent. Un trajet en bus ou en métro ne m’est pas une corvée, occasion d’examiner leur infinie diversité. Ici j’étudie comment tourne une arcade sourcilière, là comment se placent les pommettes. Parfois, fixant toute mon attention sur un visage plus intéressant que d’autres, je le peins ou sculpte en pensée. A l’atelier, je tenterai d’en retrouver les volumes.<o:p></o:p>

    Eh bien, fort de cette expérience, j’affirme que Jacques Chirac n’a pas de visage. Comme les personnages cités plus haut, il y a quelque chose qui cloche. Regarder sa face, en faire l’analyse plastique sont choses impossibles. Son visage se dérobe constamment. Le jour que j’ai constaté cela – je m’acharnais à étudier une photo de Chirac en vain – je me crus atteint d’une hallucination hétéroscopique négative. Puis je compris la répulsion qu’inspire cet individu. Cela expliquait tout Chirac, le vil, le malfaisant et le malfaiteur, le renégat et l’avorteur, le minable. Car il est avant tout un minable : la transaction n’a pas dû coûter cher. Ses grandeurs aberrantes et ses déculottées brutales forment une suite si incongrue qu’on peut y deviner la dérision diabolique exercée à l’égard d’un sous-fifre. <o:p></o:p>

    Comme le dit le diable à un joueur qui a perdu son âme au jeu : « Celui qui a acheté un cheval ne doit-il pas avoir aussi la bride ? […] Cheval et bride, c’est-à-dire âme et corps. » (dans un conte d’Henri Pourrat) Et le diable emmène le tout. Alors, qui a emporté le visage de Chirac ? Et où ? Voilà ce que je préfère ne pas savoir. On pourrait parcourir les archives photographiques et déterminer à quel moment de sa vie il a perdu son visage, si un jour il en eut un. Quelle recherche déprimante ! On comprend que nul ne l’ait tentée.<o:p></o:p>

    Il me revient à l’esprit une scène amusante qui se déroula l’année dernière dans le bus Gare de l’Est- Porte d’Orléans. Un Africain monta dans le bus en parlant tout haut et tout seul. Après quelques propos incompréhensibles puisqu’ils continuaient un monologue commencé à l’arrêt, il parla de Le Pen : Le Pen aime son pays, comme lui aime le sien ; le vrai Français n’est pas raciste ; les étrangers qui se plaignent n’ont qu’à rentrer chez eux. Gêne des passagers. A mes côtés, un homme, rouge comme un gratte-cul, se cache dans Libé. Des usagers apeurés descendent plus tôt qu’ils n’ont coutume : ils marcheront ! Ce brave homme nous parla ensuite de Chirac, nous révélant qu’un sorcier gabonais lui avait fait manger du chien pour assurer sa réélection aux présidentielles de 2002. Propos difficilement vérifiables, mais on imagine si bien le repas. Propos plausibles qui me confortèrent dans l’idée que Chirac est impliqué dans une transaction douteuse, à la facture bien réelle.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>




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