• Collège des Bernardins

    Patrimoine<o:p></o:p>

    Enfin les Bernardins<o:p></o:p>

    Présent du 13 septembre 08<o:p></o:p>

    Benoît XVI a prononcé hier une allocution à l’usage « du monde de la culture » dans le Collège des Bernardins retapé. La restauration de ce bâtiment, morceau cistercien d’envergure en plein Paris, symbole de la vie intellectuelle de l’Eglise, était aussi attendue que la venue de ce pape digne de l’inaugurer. Le collège fut fondé en 1246 par Etienne de Lexington, abbé de Clairvaux, afin de donner aux moines de l’ordre une solide formation intellectuelle : il ne tenait pas à ce qu’ils se laissassent distancer dans ce domaine par les Dominicains. Le développement des universités incitait par ailleurs les ordres monacaux à se doter de systèmes propres. Au siècle suivant, le  collège passa à la maison mère (Cîteaux) et fut agrandi, doté d’une église avec l’appui de Benoît XII, fils de meunier et ancien élève.  <o:p></o:p>

    La Ville, à qui le bâtiment appartenait depuis 1805, n’avait osé se lancer dans des travaux a priori herculéens. Le diocèse s’en est rendu acquéreur et, réalisant la volonté de Mgr Lustiger, les a menés à bien . <o:p></o:p>

    Il y avait fort à faire. Le collège, fermé et nationalisé en 1790, servit de prison pour les galériens en attente – lors des massacres de Septembre, soixante-dix de ces pauvres diables furent massacrés par les Sans Culottes qui pensaient avoir affaire à des moines déguisés et qui, dans le doute, appliquèrent le principe de précaution. L’église fut vendue en 1797 puis partiellement rasée, les vestiges disparurent lors du percement du boulevard Saint-Germain (1859). Le corps qui subsiste des dépeçages et remaniements urbains servit de grenier à farine, de magasin d’huile pour les réverbères, d’école des Frères des Etudes chrétiennes, de dépôt des archives municipales, et enfin de caserne des pompiers et d’internat de l’Ecole de police entre 1845 et 1993. <o:p></o:p>

    Cette bâtisse oblongue (<st1:metricconverter productid="71 m│tres">71 mètres</st1:metricconverter> de long sur 14 de large) est rythmée sur la rue de Poissy par ses contreforts. A l’intérieur, la salle principale est un vaisseau divisé en trois nefs par deux files de fines colonnes qui portent des voûtes bandées d’ogives à biseau. Les diverses perspectives sont enchanteresses. En sous-sol, le cellier, voûté d’ogives lui aussi, a été déblayé, les moines l’ayant comblé finalement pour stabiliser le gros œuvre mis en péril par des affaissements. Tel qu’il est désormais, cloisonné en petites salles de cours, on est privé de son aspect général, mais ses piles trapues, qui contrastent avec les colonnes du rez-de-chaussée, sont impressionnantes. A l’étage était le dortoir. L’escalier fin XVIIe qui, suivant l’usage cistercien, le reliait à la chapelle, était à double révolution comme à Chambord. Il a été hélas supprimé à une date inconnue. <o:p></o:p>

    Prouesse technique des restaurateurs, les étages supérieurs, pour alléger la charge pesant sur les fines colonnes de la salle du rez-de-chaussée, ont été suspendus par câbles à la charpente métallique des combles, lesquels ont retrouvé leurs proportions originelles. Les travaux ont apporté leur lot d’émotions, comme l’exhumation de la pierre tombale de frère Günther, venu étudier de Thuringe, mort en 1306 ; comme la découverte d’ un grand Christ qui fut polychrome et d’une statue de femme, sans sa tête.<o:p></o:p>

    Aujourd’hui pour le collège des Bernardins, « il s'agit d'offrir un lieu du dialogue intellectuel et spirituel sans lequel les grands tournants de l'histoire ne peuvent se prendre dans la sérénité », dixit Mgr Vingt-Trois. Ce sera un lieu « de questionnements et d’enrichissements mutuels, point de convergence de divers modes d’expression et de recherche autour de la question centrale de l’homme et de son avenir. » Dialogue, questionnement, recherche… Vocabulaire épiscopal de base. Qu’en sera-t-il concrètement ? <o:p></o:p>

    L’art contemporain y sera accueilli, suivant la mode du parasitisme esthétique. Il est probable que se confirment certaines tendances rouettistes, décelables dans une conférence du Carême dernier à Notre-Dame. Un Institut J.-M. Lustiger permettra d’accéder aux archives du prélat ; il est fait savoir que les doctorants y seront bien accueillis. Côté formation, le Collège abrite dès cette rentrée l’Ecole Cathédrale, qui tout en étant « attentive à donner accès à l’enseignement du Concile Vatican II »,  « invite à scruter la Tradition de l’Église pour en recevoir les richesses ». Sur ce point les étudiants les plus curieux gagneront à se promener dans la voisine rue des Bernardins. <o:p></o:p>

    Enfin, un pôle de recherches est constitué sous le nom de Chaire des Bernardins (Sociétés humaines et responsabilités éducatives, Economie et société…) et les conférences du mardi traiteront  de l’économie sociale de marché, des tensions humaines dans l’entreprise… Ça fleure bon le management ! Qu’est-ce qui sortira d’intitulés aussi rébarbatifs, de tournure si peu chrétienne ? La vie intellectuelle du diocèse de Paris répondra-t-elle à ce programme ambitieux ? La Foi, minimisée dans ce projet « au service de l’homme », y trouvera-t-elle son compte ?<o:p></o:p>

    Samuel

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    Allocution du Pape au Collège des Bernardins

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