• De Nittis (Giuseppe)

     

    Au Petit Palais<o:p></o:p>

    De Nittis, peintre<o:p></o:p>

    Présent du 18 décembre 2010
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    Giuseppe De Nittis ? Un nom qui apparaît dans le Journal des Goncourt, dans la liste des peintres participant à la première exposition impressionniste. Le Petit Palais, en le présentant, permet de poursuivre la confrontation de carrières et parcours artistiques entre 1865 et 1885, après Monet (Présent du 13 novembre) et Gérôme (11 décembre).<o:p></o:p>

    De Nittis naît en 1846 dans les Pouilles. Entré aux Beaux-Arts de Naples en 1861, il en est renvoyé pour indiscipline en 1863. Il fonde alors l’Ecole de Resina avec quelques peintres : on délaisse la sèche peinture d’histoire pour le plein air. Des paysages étirés, découpés en bande de ciel, de terre et d’eau (Sur les rives de l’Ofanto, 1867), marqués par une grande sensibilité lumineuse : études exclusives de nuées (huile sur bois), études de vagues tempétueuses, de reflets argentés dans le golfe de Naples.<o:p></o:p>

    En 1867, il découvre Paris, où il revient, s’installe et se marie en 1868. (Son épouse, née Léontine Gravelle, devenue veuve en 1884, publiera une flopée de romans et de contes, certains sous le pseudonyme d’Olivier Chantal. Leur fils Jacques, médecin, restera lié au monde littéraire et artistique, publiera des vers dans diverses revues.) Giuseppe De Nittis fait la connaissance d’Adolphe Goupil qui devient son marchand, de son gendre Gérôme, de Meissonnier, mais aussi des Goncourt (portrait d’Edmond plus tardif, 1881, devant sa bibliothèque, grand pastel), de Caillebotte, Degas, Manet… <o:p></o:p>

    La guerre de 1870 le fait retourner en Italie. C’est là, notablement, qu’en 1872 il « croque » l’éruption du Vésuve. Le panache de fumée, plusieurs fois étudié, est grandiose, menaçant par sa masse et sa coloration. Les photos du panache de l’Eyjafjöll, lors de l’éruption de l’année dernière, laissent assez deviner l’intérêt que peut y prendre un peintre déjà attiré par les nuages plus habituels. La critique moderne voit volontiers dans ces études de nuages volcaniques des pressentiments abstraits ; demandez donc à Pline l’Ancien le degré d’abstraction d’une éruption du Vésuve…<o:p></o:p>

    En 1873, De Nittis revient définitivement en France. Ses contacts avec les impressionnistes, on les mesure dans ces « femmes au jardin » qui se multiplient. Sa participation à la première exposition impressionniste (1874) ne signifie, relativement au mouvement, pas grand-chose. Le noyau impressionniste invita de nombreux peintres à se joindre à lui, y compris des peintres acceptés au Salon officiel, ce qui était le cas de De Nittis, afin de ne pas donner à l’exposition du groupe l’apparence d’un nouveau « Salon des Refusés ». Renoir, chargé de l’accrochage, fut d’ailleurs si embêté pour accrocher le tableau de De Nittis parmi les autres qu’il le laissa de côté. Ce n’est qu’après le début de l’exposition qu’on lui trouva une place, expliquera De Nittis, « en mauvaise lumière, et quand la presse et les premiers visiteurs furent passés. Je ne m’en fâchai pas et n’en éprouvai nul ennui. Seulement, je dis en riant : –– c’est une leçon. Je ne recommencerai pas » (les Notes et souvenirs du peintre ont été publiés en 1895).<o:p></o:p>

    Plus qu’en peintre de campagne, c’est en peintre parisien que De Nittis s’épanouit, avec le même goût que, peu après, Pierre-Jacques Pelletier. Même affinité pour l’atmosphère pluvieuse, les gris innombrables, les rehauts colorés et les reflets que laisse l’averse après son passage (La parfumerie Violet), les luminosités diffuses ou précises qu’on attrape en bord de Seine. Dans ces climats vécus, un Paris reste, celui des ruines des Tuileries (1882) ou du chantier de l’extrémité ouest du Louvre (La place des Pyramides, 1875). <o:p></o:p>

    De Nittis s’est rendu plusieurs fois en Angleterre. Pour un banquier il peint une série de toiles de rues londoniennes, quelque peu convenues (La National Gallery à Londres, 1877), où le peintre se montre sensible à l’animation de la capitale (Piccadilly, promenade hivernale) et toujours aux ciels chargés. Dans des toiles moins commerciales (Westminster, 1878), il est marqué par Whistler et Monet.<o:p></o:p>

    De Nittis a été par ailleurs le peintre des élégances parisiennes, au Bois, aux courses à Auteuil, dans le salon de la princesse Mathilde, fréquenté par la noblesse autant que par les artistes et les écrivains. Il est plus profond lorsqu’il se montre touché par l’élégance japonaise. A ranger parmi les collectionneurs les plus importants d’une époque qui en comptait beaucoup, De Nittis pratique l’aquarelle sur soie sur laquelle il peint, véritable nippon, des chauves-souris, des chrysanthèmes et des bambous. Les paravents apparaissent dans certaines compositions. Le Kimono couleur orange (une de ses dernières toiles), révèle la maîtrise de sa touche qui anime des zones colorées subtilement variées : le pinceau ne décrit pas, il suggère.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    Giuseppe De Nittis (1846-1884) – La modernité élégante.

    Jusqu’au 16 janvier 2011, Petit Palais.

    illustration : Le kimono orange © Fotostudio Rapuzzi, Brescia<o:p></o:p>


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