• Dessins

     

    Au musée du Louvre<o:p></o:p>

    Parcours graphique

    <o:p>Présent du 4 septembre 2010</o:p><o:p></o:p>

    Picorons dans l’histoire de l’art, et particulièrement dans la mangeoire à dessins ! Le Louvre accroche quelques-unes des acquisitions récentes de son département des Arts graphiques qui rassemble dessins, enluminures, miniatures, pastels et cuivres gravés, pour son propre compte et celui du musée d’Orsay.<o:p></o:p>

    Deux miniatures du XVe montrent l’influence de Barthélémy d’Eyck, le peintre du roi René : tirées d’un manuscrit du Code justinien, l’une représente la Sainte Trinité, l’autre l’empereur promulguant son Code.<o:p></o:p>

    C’est un autre empereur, Rodolphe II à cheval, que représente un remarquable dessin (plume et crayon), dépourvu des défauts que traîne d’ordinaire le maniérisme – qui régnait en maître à la cour de Prague en général et dans les sculptures de cet artiste en particulier : Adrien de Vries (1545-1626), sculpteur néerlandais, élève de Jean de Bologne, qui fit carrière auprès de Rodolphe II. A ses côtés travaillaient Spranger, Arcimboldo, Von Aachen ; et, au second rang, un autre sculpteur, Paulus van Vianen (1558-1613), dont on voit des études d’animaux (plume), observés dans la ménagerie impériale.<o:p></o:p>

    Restons avec les Nordiques. Roeland Roghman (1597-1685) était passionné par les châteaux, les fortifications, constructions qui offrent des masses intéressantes. Reportons-nous à Descamps : « Il avait beaucoup d’intelligence, mais ses ouvrages sont crus. (…) Ses dessins sont estimés par les artistes. » Peintures médiocres, dures, dessins dignes d’estime : la Vue du château de Den Ham, près de Vleuten, confirme le talent du dessinateur (illustration). La bâtisse est étudiée de près, les détails n’y manquent pas, mais restent subordonnés à l’ensemble. Un léger fondu estompe ce que la lumière avoir de trop contrasté dans ces jeux de décrochements et donne une atmosphère sereine. Parmi les dessins de Roghman que possède le Louvre, celui-ci comptera comme l’un des plus aboutis.<o:p></o:p>

    D’une vingtaine d’années son cadet, Aelbert Cuyp (1620-1691) est un grand peintre qui mérita le surnom de « Claude hollandais ». On voit au Louvre un Paysage près de Rhenen, plein de charme. Descamps signale que « ses dessins sont fort recherchés », le musée détient une série de bons croquis de vaches et divers paysages. Ce dessin-ci (Lisière d’une forêt) a en comparaison moins d’intérêt. Il correspond, en tout cas, à la technique décrite : « Il les faisait ordinairement à la pierre noire avec un lavis, souvent de plusieurs teintes. »<o:p></o:p>

    Au rayon des pastels, deux Simon Vouet : un portrait de sa fille et celui d’un homme à collerette. Deux pastels de La Tour : une supposée marquise de Pompadour et un des autoportraits, dit « à l’index ». Décidément, la manière de La Tour est déplaisante. Bien au-delà de ce que demande le respect de l’esprit de la technique, il raffine du bâtonnet. Meilleur est le pastel de Mme Vigée-Lebrun, qui représente un petit Polignac, profil dessiné franchement.<o:p></o:p>

    Mentionnons encore le portrait du graveur italien Francesco Bartollozi par John Russel (1745-1806), éminent pastelliste anglais, auteur des Bases de la peinture aux crayons et, moins courant, sélénographe passionné.<o:p></o:p>

    Le stand néoclassique rassemble deux Anglais (Blake, Flaxman), un Suisse adopté par l’Angleterre (Füssli). Tous trois appartiennent à la même génération, en gros 1750-1825. Tous trois sont passionnés par les grands auteurs, réservoirs d’images : Dante surtout, Homère, Shakespeare aussi. Trois thèmes très différents : une scène médiévale (Flaxman), une scène antique (Füssli), une scène moraliste (Blake), mais un trait semblable, froid et élégant. On sent la référence antique – Flaxman et Füssli ont en commun d’avoir séjourné à Rome.<o:p></o:p>

    Malgré cette froideur, ils ont pour eux la tension du trait que n’ont pas les Nazaréens, autres Romains de cœur : les Allemands Overbeck (1789-1869), Vogel von Vogelstein (1788-1868). Un art religieux qu’on regrette d’avoir à qualifier de pré-sulpicien. Chez eux la douceur évangélique se traduit en art douceâtre, c’est un contresens.<o:p></o:p>

    Restons à Rome : David, entre 1775 et 1780, lave quelques vues. Mais qui surpassera, en matière de paysages, les aquarellistes anglais ? Peter de Wint (1749-1849) dépose sur le papier une aquarelle lourde et veloutée (Vue de Darley Dale).<o:p></o:p>

    Acquisition notable, enfin, les lettres d’Etienne Moreau-Nélaton (1859-1927) à son ami Louis de Launay, condisciple à Condorcet (une promotion qui comptait Jaurès, Bergson, Baudrillart…). Les lettres du peintre et historien d’art, agrémentées de croquis, ont leur place dans les archives du Louvre, Moreau-Nélaton ayant légué à sa mort des milliers de dessins au département des Arts graphiques.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    De la Renaissance au romantisme, cinq ans d’acquisitions au département des Arts graphiques.

    Jusqu’au 11 octobre 2010, Musée du Louvre.

    illustration : Roeland Roghman, Vue du château de Den Ham, près de Vleuten © 2009/ musée du Louvre / HarryBréjat<o:p></o:p>


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