• Ecole (moyen âge)

    A la tour Jean sans Peur<o:p></o:p>

    B-A-BA médiéval<o:p></o:p>

    Présent du 8 septembre 07<o:p></o:p>

    <st1:personname productid="La Tour Jean">La Tour Jean</st1:personname> sans Peur, dans le deuxième arrondissement de la capitale, est tout ce qui subsiste du corps de bâtiments construit par Jean sans Peur en 1409-1411, auquel elle servait d’escalier général et de distribution. Légèrement fortifiée car l’époque n’était pas sûre : Jean sans Peur, en faisant assassiner son cousin Louis d’Orléans (nov. 1407), avait déclenché la guerre entre Armagnacs et Bourguignons ; lui-même fut assassiné en septembre 1419. <o:p></o:p>

    Extérieurement peu attirante, étouffée entre des murs modernes, c’est à l’intérieur qu’elle révèle ses richesses : son escalier à vis, carré, s’achève au troisième étage sous une voûte gothique sculptée de branches de chêne, de houblon et d’aubépine. Lui succède un petit escalier en colimaçon non moins charmant qui permet d’accéder aux combles qui forment un sixième étage. L’appareillage est préservé. De nombreuses pierres portent des signes lapidaires destinées à identifier, en vue du paiement, les différents tailleurs. La présence des mêmes signes de la base au sommet assure de la construction en une seule campagne.<o:p></o:p>

    <st1:personname productid="la Tour">La Tour</st1:personname> appartient à la municipalité qui en a cédé la gestion à une association. Celle-ci s’est donnée pour tâche de l’animer par des expositions consacrées au Moyen Age. Après l’hygiène, l’animal, la cuisine et le voyage, et avant la santé (l’année prochaine), voici donc l’école au Moyen Age. <o:p></o:p>

    L’instruction primaire à Paris, ce sont plus de soixante écoles en 1380, une centaine au XVe. Plusieurs types d’école existaient : écoles « de cloître » (monastiques ou séculières – cathédrales, paroissiales), « petites écoles » sous la gouverne d’un maître laïc. Les écoles de cloître conduisaient souvent les élèves à la cléricature ou à la prêtrise, tandis que les petites écoles étaient destinées aux enfants qui allaient suivre la voie du commerce et de l’artisanat. Cependant cette distinction ne devait pas, dans les faits, être contraignante, et, que le maître fût religieux ou laïc, l’enseignement était catholique. Tel abécédaire s’intitule « alphabet des chrétiens » : A, amitié ; B, bénévolence ; C, crainte ; D, douceur…<o:p></o:p>

    La durée des études étaient, pour la majorité des enfants, extrêmement brève : comptez quatre mois pour la lecture, deux à quatre mois pour le calcul. L’écriture n’était pas forcément apprise, et se limitait souvent à l’apprentissage du nom. Ecole rudimentaire, diront les esprits chagrins ; mais école dont les enfants sortaient avec les rudiments, avec ce dont ils auraient besoin dans leur vie quotidienne, professionnelle, et que notre Education nationale (cet adjectif possessif étant purement temporel) ne donne qu’à peine en six années de primaire – voyez le récent rapport du HCE, Présent du 29 août. Les instituteurs médiévaux avaient la simplicité d’utiliser la méthode syllabique. <o:p></o:p>

    Beaucoup d’enfants bénéficiaient ensuite d’un apprentissage professionnel, à des âges différents suivant les métiers : à partir de huit ans chez un agriculteur, de dix ans chez un potier. Pour cet apprentissage qui durait plusieurs années, un contrat était passé devant notaire, où était éventuellement spécifié si le maître aurait droit de frapper l’apprenti, lequel devait de toute manière être traité comme son fils.<o:p></o:p>

    Pour ceux qu’on distinguait, que leurs capacités faisaient sortir du lot, la voie était ouverte à des études complètes comprenant les lettres (trivium : grammaire, logique, rhétorique) et les sciences (quadrivium : arithmétique, géométrie, musique, astronomie).<o:p></o:p>

    On entrait à l’université à 16 ans, mais les plus précoces y étaient admis dès… 10 ans. Au bout de trois années d’études, l’étudiant obtenait sa licence d’enseigner et pouvait ouvrir une école. Le monde des étudiants défrayait la chronique par une vitalité parfois déshonnête. Les bagarres étaient fréquentes, violentes. La débauche écartait plus d’un étudiant du droit chemin. Rutebeuf (XIIIe siècle), dans Le Dit de l’université de Paris, déplore les violences et le mode de vie des étudiants : tel pauvre paysan se sacrifie en vain pour son fils qui traîne dans la rue en quête d’aventure. François Villon, au XVe, licencié es lettres, s’attarde dans les tavernes et dans l’une d’elle poignarde à mort un prêtre. Les maîtres ne se conduisaient pas toujours mieux. La jalousie permettait les moins honorables coups : Abélard fut victime de manigances sordides car sa science attirait les étudiants d’autres maîtres. <o:p></o:p>

    Malgré les reproductions d’enluminures, la présentation de l’exposition est assez austère, accessible aux adultes plus qu’aux enfants. Les organisateurs ne dissimulent pas que le contenu « se veut le plus didactique possible ». On excusera l’austérité pour n’en retenir que le sérieux : l’esprit est bon et mérite d’être soutenu car les vérités sur le Moyen Age sont souvent à redécouvrir et sans cesse à réaffirmer.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    L’école au Moyen Age, jusqu’au 4 novembre 2007, <o:p></o:p>

    Tour Jean sans Peur, 20 rue Etienne Marcel – Paris 2e<o:p></o:p>

    illustration : Mauvais maître battu par ses élèves (XVe), Paris © BnF<o:p></o:p>


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