• Europe: indemnités des commissaires

    Carrière des commissaires européens

    Lobbying et indemnités

    Le système des indemnités cumulables versées aux anciens commissaires européens est l’objet de critiques de la part d’eurodéputés de couleurs politiques diverses. Parmi ceux-ci, la conservatrice allemande Ingeborg Grässle est la moins satisfaite de l’état actuel des choses.

    Un commissaire européen en exercice touche au moins 20 000 euros par mois (on comprend leur attachement à cette monnaie), dont il perçoit, une fois son mandat terminé, de 40 à 65 % durant trois ans, cumulés avec son nouveau salaire. Cette indemnité est destinée à faciliter sa « réinsertion professionnelle » (cf. l’article d’Olivier Figueras, Présent du 28 nov. 2009), réinsertion qui ne doit pourtant pas s’accompagner des tracasseries que rencontre le citoyen lambda : propositions de stage ubuesque, petites annonces déprimantes, entretiens inutiles…

    L’ex-commissaire peut retrouver une responsabilité politique ou obtenir un poste dans le privé. L’Italien Franco Frattini est devenu ministre des Affaires étrangères, le Français Jacques Barrot membre du Conseil constitutionnel. Problème, relève Ingeborg Grässle, puisque, touchant des indemnités, ils sont « doublement payés par le contribuable ». Pour les employés du privé, le problème ne se pose pas en termes financiers mais éthiques : les anciens commissaires voient souvent stipulée dans leur contrat l’obligation de pratiquer le lobbying auprès de la Commission européenne. Sans remettre en cause leurs compétences, l’embauche n’a peut-être que cette raison. L’ancien commissaire en charge du Marché intérieur, Charlie McCreevy, est désormais administrateur chez Ryanair : il doit effectuer au moins deux visites par an à la Commission européenne – et pas pour prendre des nouvelles de la santé des uns et des autres, évidemment.

    Une réforme du « code de conduite » des commissaires européens sera discutée la semaine prochaine, mais le projet comporte encore trop de « zones d’ombre » aux yeux de Mme Grässle. Pour éviter tout soupçon de conflit d’intérêts, une interdiction de lobbying d’une durée de 18 mois est proposée ; mais la Commission ne propose pas de réforme du système d’indemnités transitoires, estimant n’en avoir pas le pouvoir. Une discrétion, une retenue, tout à son honneur.

    Martin Schwa

    Présent du 5 février 2011


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