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Galliano (2)
Galliano aux enfers
Une semaine ne s’est pas écoulée depuis l’altercation, dans un café parisien, de John Galliano avec d’autres consommateurs (Présent des 1er et 2 mars), qu’il est déjà licencié de la maison Dior et convoqué, courant deuxième trimestre 2011, devant le tribunal correctionnel de Paris pour injures publiques concernant les origines et l’appartenance à une religion.
L’amende, pour le moment, est honorable : « L’antisémitisme et le racisme n’ont pas de place dans notre société. Je présente mes excuses sans réserve si ma conduite a pu choquer », a déclaré le couturier qui nie les faits. Avant d’ajouter : « Toute ma vie, je me suis battu contre les préjugés, l’intolérance et les discriminations, auxquels j’ai moi-même été confronté. »
Galliano, que peu songeaient à défendre, est rapidement devenu indéfendable après qu’une vidéo a été mise en ligne. On le voit, à la terrasse du même café La Perle, en décembre dernier, déclarer adorer Adolf Hitler et regretter que les parents des clientes voisines n’aient pas été gazés. On y voit surtout une viande saoule qui, manifestement, n’a pas ingéré que de l’alcool, mais d’autres substances.
C’est d’ailleurs la défense adoptée par Galliano. Sous pression professionnelle, déprimé dans sa vie personnelle, il aurait recours aux paradis artificiels. L’enfer où il est tombé est, par contre, bien réel, quoiqu’on puisse disserter dans quel cercle dantesque il a atteri : le 5e, où l’on trouve les mélancoliques ? Le 7e, où courent les sodomites ? Aucun cercle n’est prévu pour les antisémites.
Pour l’UEJF, partie plaignante dans l’affaire, l’alcool n’excuse rien, pas plus que la notoriété de Galliano, qui « ne l’autorise pas à se laisser aller à une telle violence verbale raciste et antisémite ». Marine Le Pen s’est quant à elle félicitée de son licenciement, jugeant ce comportement inadmissible.
Martin Schwa
Article extrait de Présent n° 7299
du Vendredi 4 mars 2011
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