• Grèce

    Au musée du Louvre<o:p></o:p>

    Parcours grec<o:p></o:p>

    Présent du 21 août 2010<o:p></o:p>

    Les salles d’art grec classique et hellénistique du Louvre ont rouvert. Elles couvrent la période 450-30 av. J.-C., et la Grèce à entendre dans son ère géographique la plus large (salles 7 à 12). <o:p></o:p>

    Concernant l’Athènes classique, les collections sont fournies en stèles funéraires. Réunions familiales où l’on serre la main au défunt, avec retenue. La sculpture est parfois routinière mais certaines stèles s’élèvent au-dessus la moyenne, comme celle qui représente une mère avec ses deux jumeaux nouveau-nés et une servante.<o:p></o:p>

    La « Grande Grèce » englobe les villes côtières fondées dès à partir de -750 en Italie du Sud et en Sicile (Naples, Tarente, Syracuse), ports florissants dont Athènes, puis Carthage, puis Rome essayeront de prendre le contrôle. L’arrière-pays présente des œuvres où l’art indigène se mêle à l’art grec. Les « pleureuses » de Canosa sont célèbres, à juste titre (terre cuite peinte).<o:p></o:p>

    Philippe II de Macédoine unifie le monde grec, puis son fils s’élance et conquiert le monde antique jusqu’en Inde. La succession d’Alexandre déchire son empire et donne naissance à des dynasties qui vont chacune gérer le patrimoine grec à sa façon : c’est l’hellénisme. <o:p></o:p>

    La Macédoine voit régner les Antigonides, qui développent un art luxueux et raffiné. L’Asie est un territoire tenu d’abord par les Séleucides (capitale : Antioche), avant de se morceler : les Attalides règnent sur Pergame, centre artistique majeur, tandis que des cités comme Smyrne, Ephèse, Milet, prennent une importance croissante. (On reconnaît là trois des sept « Eglises d’Asie » citées dans l’Apocalypse ; et trois villes mentionnées dans les Actes des Apôtres.) L’Egypte voit régner les Lagides, qui contrôlent aussi la Lybie, le Sud de la Turquie, Chypre. Alexandrie a un rayonnement culturel immense.<o:p></o:p>

    Les Romains rafleront la mise : Syracuse en -211, la Macédoine en -168, l’Egypte en -31, tandis que l’Asie, moins accessible, n’est soumise qu’à la marge. (Le Nord de l’Inde verra l’hellénisme donner son fruit le plus tardif dans les premiers siècles de notre ère, le fameux art gréco-bouddhique du Gandhara.) <o:p></o:p>

    Mise commerciale et politique, artistique aussi. L’Italie devient un atelier où, à partir de moulages et de répliques, on duplique les modèles grecs. C’est heureux, sans ces fac-similés romains, notre connaissance de l’art grec serait plus qu’imparfaite ! La « Suppliante Barberini » est une réplique d’une sculpture de l’Acropole (illustration). Cette contribution est l’objet des salles 13 et 17. Les salles 14 à 16 sont thématiques : le drapé, le nu masculin, Praxitèle, Lysippe…<o:p></o:p>

    Le drapé en dit long sur le sculpteur. Il peut être traité en verticales plastiques (« Minerve Ingres », Ier siècle ap. J.-C.). En bouillonnant (Aphrodite « Doria-Pamphili, Ve siècle av. J.-C.). Certains artistes se complaisent à le faire moulant, technique virtuose, suggestive, mais plus picturale que sculpturale (« Vénus genitrix », Ier siècle ap. J.-C.).<o:p></o:p>

    Avant Praxitèle, le nu féminin était partiel. Il osa dénuder Aphrodite, sculpture qu’accepta la cité de Cnide. Les pèlerins furent nombreux à s’y rendre, pour admirer cette nouveauté. « Mais Praxitèle, où m’a-t-il vue ? », fera-t-on s’étonner la déeese. C’est lui encore qui, appliquant son modelé velouté aux hommes, fera des dieux non des athlètes mais des jeunes hommes amollis. <o:p></o:p>

    Son contemporain Lysippe pratique un art plus mâle. De ce portraitiste officiel d’Alexandre, le Louvre possède un portrait de l’empereur en marbre, réalisé d’après un original en bronze. Il est l’auteur, aussi, du très connu buste posthume de Socrate.<o:p></o:p>

    La salle 16 est dédiée à la Vénus de Milo. Un vaste espace l’entoure, nécessaire à la présence qui émane d’elle et, plus prosaïquement, à la foule : la Vénus de Milo vient, en termes de visites, au second rang après la Joconde. Autant dire que ça crépite autour d’elle, ça piaille et ça gigote. Il faut s’y résigner et admirer d’un peu loin ce beau morceau de sculpture auquel l’absence de bras ne nuit pas d’un point de vue formel. Elle laisse planer le doute sur l’identification (Aphrodite ? Amphitrite ?) et sur son occupation. Des projets de restitution, au XIXe et au XXe siècle, ont été proposés : en compagnie de Mars, avec un miroir, avec une colonne, avec un bouclier… Fort heureusement, l’indécision est telle qu’on s’est abstenu de toute « restauration », excepté le nez, le pied gauche, le gros orteil droit. <o:p></o:p>

    Datée des années 120 av. J.-C., la Vénus de Milo marque un retour néo-classique, en lien avec certains bronzes de Lysippe. Le mouvement du corps est hélicoïdal, elle paraît s’élever, se déplier comme le pétale d’un iris. Vous ne croiserez pas son regard lointain.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    Les nouvelles salles d’art grec classique et hellénistique.

    Musée du Louvre, aile Sully.<o:p></o:p>

    illustration : Femme assise dite « Suppliante Barberini » © 2006 Musée du Louvre / Daniel Lebée et Carine Deambrosis

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