• La huitième joie de mariage

    La huitième joie du mariage, c’est quand celui qui est marié a tant fait qu’il est pris dans la nasse, où il s’est amusé, a pris tous les plaisirs et délices pendant deux, ou trois, ou quatre ans, ou plus ou moins ; quand sa jeunesse a commencé à refroidir et qu’il veut passer à autre chose car on ne saurait toujours jouer aux barres, ni courir et sonner du cor en même temps. Il se peut qu’il ait vécu pas mal des infortunes et malheurs susdits, dont il est si fort abattu qu’il ne pense pas à s’enfuir, bien dompté et bien attaché qu’il est. Il se peut également que sa femme ait deux, ou trois, ou quatre enfants, ou plus ou moins, et qu’elle soit encore grosse ; mais elle est plus malade de cette grossesse que de toutes les autres, d’où la grande douleur du bonhomme, et le grand souci qu’il a de lui procurer ce qu’elle désire.

    Voici qu’approche le temps de l’enfantement. Elle est si malade que c’en est terrible et que les femmes ont grand peur qu’elle n’en réchappe pas. Le bonhomme, alors, la voue aux saints et aux saintes ; elle, de son côté, se voue à Notre Dame du Puy en Auvergne, à Rocamadour et en plusieurs autres lieux. Il arrive, Dieu merci, que les prières du bonhomme sont entendues. Sa femme accouche d’un bel enfant – le Dauphin du Viennois ! – et reste longtemps alitée. Les commères viennent et organisent de belles et grandes relevailles. Voilà la dame en de bonnes mains, bien aise elle s’en donne à cœur joie. Elles se retrouvent à quatre ou cinq commères à faire la fête chez l’une d’elles, pour s’amuser et parler de leurs petites affaires. Je préfère ne pas parler du désordre qui s’ensuit : elles dépensent et gaspillent plus à cette partie de plaisirs que le bonhomme en huit jours pour sa maisonnée. [...]

    Lisez l'intégralité de la Huitième joie dans lovendrin n°11.


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