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La Première Joie du mariage
La première joie du mariage, cest quand le jeune homme est de belle jeunesse, quil est frais, net et plaisant ; quil ne se préoccupe que de délacer des aiguillettes, écrire des ballades et les chanter, regarder les plus belles femmes ; quand il cherche où il pourra trouver des plaisirs et du bon temps selon ses moyens, sans se préoccuper doù viennent ces moyens, vu quen général il a encore père et mère, ou dautres parents, qui lui baillent ce qui lui manque. Bien quil ait délices et plaisirs largement, il sen fatigue et regarde ceux qui sont mariés, bien enfermés dans la nasse ; ils lui paraissent se divertir puisquils ont lappât auprès deux dans la nasse, à savoir la femme, belle, bien parée et bien habillée de vêtements que le mari na pas toujours payé : elle lui fait croire que son père ou sa mère les lui ont donnés en cadeau. Le jeune homme tournoie et cherche ainsi autour de la nasse ; il en fait tant quil y entre et se marie. A cause de sa hâte à tâter de lappât, il advient souvent quil cherche quelque peu les ennuis et il sy boute sans marchander.
Le voilà dans la nasse, le pauvre homme qui ne se préoccupait que de chanter, dacheter des aiguillettes, des bourses de soie et autres colifichets à donner aux belles ! Il y joue et samuse un peu, sans se soucier den sortir jusquà ce quil réfléchisse mais il nest plus temps. Il lui appartient de soccuper de sa femme selon son rang. Voici par exemple une femme au cur bon et enjoué qui vit lautre jour, lors dune fête où elle alla, les demoiselles, les bourgeoises et les femmes de sa condition, habillées à la nouvelle mode ; il faut bien quelle aussi soit habillée comme les autres. Elle cherche alors où et quand elle pourra aborder le sujet avec son mari. [...]
Retrouvez l'intégralité de la Première Joie dans lovendrin n°9.
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