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La prise d'Acre
La prise dAcre
poème d'Aymar Le Moine (
A.D.1191) Un épisode de la 3e CroisadeLa troisième Croisade fut lancée en réponse aux campagnes guerrières de Saladin de 1187. Pour le sultan dégypte, lattaque et le pillage, par Renaud de Châtillon, dune caravane de marchands, avaient constitué une rupture de la trêve de 1185 prévue pour quatre ans, ce qui explique son passage à lattaque en juillet 1187. Au cours de la bataille de Hattin, les Francs furent défaits, Guy de Lusignan, roi de Jérusalem, fut capturé, et la Vraie Croix, quon avait brandie pendant la bataille, tomba aux mains des Infidèles. Saladin sempara de Tibériade, dAscalon, dAcre qui se rendit sans résistance. à lautomne, il prit Jérusalem. On dit que le pape Urbain III (1185-1187) mourut de chagrin en apprenant la nouvelle.
Lerreur de Saladin fut dépargner Tyr: il pensait la prendre plus tard. La résistance chrétienne sy organisa. Le marquis Conrad de Montferrat, qui venait en pèlerinage en Terre Sainte et voulait aborder à Acre, eut juste le temps de faire demi tour en sapercevant que la ville était aux mains des Musulmans et se réfugia à Tyr où on lui confia la défense de la ville. Il joua ensuite un rôle de premier plan dans le siège dAcre.
En Europe, la réaction fut lente. Le roi de France et le roi dAngleterre, rivaux, nétaient pas pressés de quitter leurs royaumes où ils avaient fort à faire. « Cette Troisième Croisade allait donc se présenter dès ses débuts comme une entreprise internationale où personne nétait au fond directement intéressé au succès commun, où chacun surveillait son voisin, songeait à la politique européenne et ne prêtait aux affaires de Syrie quune attention de convenance. » (René Grousset) Seul lempereur Frédéric Barberousse fit preuve de zèle : à lâge de 70 ans, il quitta Ratisbonne à la tête dune armée de cent mille hommes. Cette fantastique chevauchée se termina dramatiquement en Asie mineure.
Acre, port à reconquérir avant de songer à marcher sur Jérusalem, fut assiégée par les Croisés qui furent eux-mêmes aussitôt encerclés par les troupes de Saladin. La mer devint le seul passage possible pour les renforts et les approvisionnements, quon fût assiégés ou assiégeants. La prise dAcre fut laborieuse - le siège dura deux ans - et aboutit grâce à laction conjointe de Philippe Auguste et Richard cur de Lion (11 juillet 1191). Celui-ci gagna ensuite la bataille dArsouf (7 septembre) sans pour autant oser assiéger la Ville sainte. Escarmouches et négociations, le temps passa. Saladin, affaibli, et Richard, pressé de rentrer en Angleterre où son frère Jean sans Terre faisait des siennes, cherchaient une issue honorable et rapide. On envisagea même le mariage entre la sur de Richard et le frère de Saladin, mais la conversion au catholicisme dun frère du sultan était chose impossible. Finalement la paix fut signée le 2 septembre 1192. Laccès aux Lieux Saints était rendu aux Chrétiens. Richard reprit la route de lEurope où lattendaient dautres aventures à la hauteur de son extraordinaire parcours : lemprisonnement en Bulgarie, la mort près de Chinon.
Le poème et lauteur
. - La Prise dAcre (De expugnata Accone) est un poème écrit en latin par un témoin, lévêque Aymar Le Moine. Né à Florence, versé dans lexégèse, le droit canon et les sciences, il fut chanoine en cette ville puis partit à Jérusalem. Il fut nommé évêque de Césarée en 1181. Lors de linvasion de Saladin en 1187 il rentra à Florence. Limpulsion de la 3e Croisade ayant été donnée, il retourna en Orient. Il fut ensuite élu patriarche de Jérusalem, siège difficile tant les rivalités entre partis croisés étaient nombreuses au sujet de la question de la succession au trône de Jérusalem . Il mourut en 1202.Son poème est constitué de 224 quatrains monorimes, à vers de treize syllabes, de deux hémistiches inégaux (sept pieds + six pieds). Partant des invasions de 1187, il sarrête au massacre des otages par Richard une fois la ville tombée. P. Riant, analysant son style, écrit : « Le poème suit une façon de sexprimer, comme cétait lhabitude chez les écrivains de cette époque, rude et barbare, tout en évitant la plupart du temps les solécismes, et vraiment peu de mots sentent la plus mauvaise latinité. » (Disquisitio praevia, p.lviij)
Les éditions
. - Le poème De expugnata Accone a été imprimé une première fois par Jean Hérold en 1549. Le Professeur Paul Riant, au XIXe, en a donné lédition scientifique, précédée dune longue introduction en latin, suivie de nombreux appendices, dun index et de trois photographies de manuscrits (Lyon, 18661 ). Très beau livre sur papier fort, tirage limité, chaque exemplaire numéroté, dédicacé et signé par P. Riant. Le nôtre porte cette mention complétée à la plume : Hujusce opus- culi exemplaria tantum CC typis mandata sunt, quorum cxxxvijm ad biblio- thecam dmi L. Gauthier PR. (« Il a été tiré deux cents exemplaires de cet ouvrage, dont le 137ème appartient à la bibliothèque de Maître L. Gauthier » ; sagit-il de Léon Gautier, le célèbre médiéviste ? Nous trouvâmes ce livre non coupé aux puces dAngers).Paul Riant (1836-1888) écrivit une thèse sur les croisades qui lui mérita le titre de Docteur ès Lettres, et celui de Comte romain conféré par Pie IX. Il mena une vaste enquête dans les bibliothèques afin de dénicher des documents inédits et fonda la Société de lOrient latin. Il fut élu à lAcadémie des Inscriptions et Belles Lettres en 1880. Outre lédition du De expugnata Accone, on lui doit entre autres : Expéditions et Pèlerinages des Scandinaves en Terre Sainte au temps des Croisades (Paris, 1865) ; Le changement de direction de la quatrième croisade daprès quelques travaux récents (Gênes (?), 1878 ? 1879 ?) ; Exuviae sacrae Constantino- politanae (Genève, 1878-1879), étude sur le cheminement en Occident des reliques prises à Constantinople en 1204 ; Le martyr de Thiémon de Salzbourg, 28 septembre 1102.
Notre traduction. -
Elle est faite sur le texte établi par P. Riant. Les intertitres sont de notre invention. Pour les notes, nous nous sommes aidés de lintroduction du même, ainsi que de René Grousset, Histoire des Croisades et du Royaume franc de Jérusalem, 3 volumes, Paris, 1934-1936, rééd. Plon, 1960 (volume III, pp.1-121) et de Steven Runciman, Histoire des Croisades, Cambridge, 1951 (trad. franç. 1998, Dagorno, Paris, pp. 667-729).Pour dautres lectures, signalons le volume Croisades et Pèlerinages (Récits, chroniques et voyages en Terre Sainte, XIIe-XVIe siècle), Robert Laffont, Coll. Bouquins, 1997.
Amédée Schwa
Offensive de Saladin et réaction de lOccident
juillet 1187-août 1189
I. Tandis que le Pontife romain se dirigeait vers Vérone Urbain, dheureuse mémoire et bonne réputation , limpie Saladin, sans raison, soumit la Syrie à son autorité cruelle.
II. La ville de Tibériade ayant été prise par ses armées, les autres places fortes se livrèrent delles-mêmes à lui. Nul besoin de lances, nul besoin dépées ; ainsi lassistent Destins et Fortune.
III. Il ne sempara pas, cependant, de la ville de Tripoli, ni des autres villes situées au bord de la mer. Car sur elles veillait le Marquis,
1 envoyé par ordre de Dieu vers Tyr, comme le mari vers son épouse.IV. Il assiégea ensuite Ascalon jusquà ce quelle soit forcée de se rendre. Aux habitants de Jérusalem il accorda cette condition : quils payent un tribu pour leur propre rachat.
V. Il interdit aux Chrétiens daccéder au Sépulcre, il livre aux Païens la Croix sainte et vivifiante ; le pervers mêlant le sacré au profane, voilà que nous voyons le chien lécher les choses saintes.
VI. La nouvelle vole jusquaux régions de lOccident, poussant tous ceux du peuple chrétien à se hâter à lappel du Tout-Puissant, qui seul sait commander à la mer et aux vents.
VII. Tout dabord le Roi de France et le Roi des Anglais cousent à leurs épaules le signe et emblème vénérable de la Croix. Mais à leur appel on tarde à répondre, vu quils restent à la maison, préférant leur lit.
2VIII. Frédéric, le célèbre prince des Romains,
3 triomphant guerrier, vainqueur des combats, après avoir pris conseil se hâte à travers le royaume des Grecs pour aller massacrer les funestes ennemis.IX. Avec lui se dépêche la fleur des combattants, à lenvi se hâtent les hommes guerriers, le peuple avec les nobles, avec les grands les humbles. Sur terre et sur mer se font entendre les Croisés.
X. Le cardinal Adélard, évêque de Vérone, célèbre par son uvre et ses paroles, sexile à ce moment-là dans lintention de nous pousser au combat.
XI. Il envoie au Souverain Pontife une ambassade pour que celui-ci exhorte les hommes à sembarquer. Mais pour quils comprennent mieux son discours, il prend lui-même la croix, courant au combat.
XII. De nombreux hommes valeureux accompagnent ce chef, empressés à la guerre, étonnants de courage. Ce nest pas le moment de chercher leurs noms, il suffit de savoir quils vinrent avec lui.
XIII. Ayant sillonné la mer depuis Venise et abordé à Tyr après trente jours de bateau, nous apprenons que les Chrétiens ont mis le siège devant Acre mais queux-mêmes sont assiégés, se protégeant à grand peine.
4XIV. En effet après que le Roi
fut revenu de captivité, on nutilisa plus la ville de Tyr. Des querelles naquirent entre Conrad et lui,5 dont les Pisans saffligent en vain, chassés de la ville.Début du siège dAcre, 28 août 1189
XV. Avec ceux-là et presque tous les autres pèlerins, le Roi vint assiéger Acre. Mais ils déplorèrent que le troisième jour, sur leurs arrières, Saladin les ait menacés dangereusement.
XVI. Luttant sans relâche, il les pousse vers Turo.
6 Les Frisons, transportés sur leurs bateaux nordiques, soutiennent le combat, eux que la grande étoile avait conduit ensemble à Acre cette étoile qui avait montré la Judée.XVII. Et voici les Danois : ayant sillonné les flots de la mer dEspagne, ils étaient arrivés sans chef à la ville de Messine, où ils en nommèrent un, en hommes sensés: Jacques dAvesnes.
XVIII. Comme peu des nôtres pouvaient encore résister à tant dassauts de lennemi, les nobles ambassadeurs officiels envoyés à Tyr se présentent aussitôt devant le Marquis pour lui demander de secourir la Chrétienté.
XIX. Sans attendre, le Marquis ordonne de préparer tout le nécessaire, de charger les navires. Et comme il navait pas pu venir par terre, il vint par mer, voyant que Borée commandait les flots.
XX. Quand nous arrivâmes là-bas avec lui, reçus avec joie par ceux qui sy étaient déjà rassemblés, il fut permis que les nôtres soient encerclés de tous côtés, cependant ils se dressèrent comme un seul homme pour le combat.
XXI. On décida donc quel jour on combattrait. Comme on avait fait fuir les Turcs loin des camps, ceux-ci se montrent soudain rassemblés derrière nous et les nôtres manquent la victoire quils espéraient.
XXII. Les soldats Templiers résistèrent aux Turcs et beaucoup dentre eux moururent. Les nôtres prirent honteusement la fuite vers les camps, et les traînards périrent.
XXIII. Jour exécré et maudit entre les autres jours, maudits Destins qui ce jour-là nous furent adverses! mais je crois que cela se produisit à cause de nos péchés.
XXIV. Après délibération, nous fîmes des fossés qui occupaient les deux côtés sur la mer. Saladin, dune main efficace et raffermie, nous attaque, avant même que le jour napparaisse.
XXV. Mais cela ne lui servit à rien et ne nous impressionna guère. Au contraire, il satteignit lui-même, ce qui lui fut amer. Il repartit triste et plein de colère, mais de son départ nous nous réjouîmes.
XXVI. Les nôtres commencèrent à construire des tours en bois. Ils ordonnèrent de fabriquer des chats et des béliers. Ils firent ériger des machines, des tortues ; certains creusèrent des tunnels,
XXVII. mais rien de ceci ni de cela ne fut utile : les barons cherchèrent à se partager les terres que les Turcs avaient possédées à ce moment-là. Et ils nen perdirent rien jusquà maintenant.
XXVIII. Toujours les Turcs nous harcelaient près des fossés ; ni le vent, ni la nuit, ni la pluie ne les retenaient. Ils ne dormaient pas toujours au pied des murailles mais se relayaient, acharnés.
XXIX. Le lendemain de la Nativité du Seigneur, en la fête de saint étienne, cinquante navires forcèrent lentrée du port contre la volonté de tous.
XXX. Ah, douleur ! Alors notre tourment commença à redoubler et nos misères à saccumuler. En effet, si auparavant nous jouissions librement de la mer, désormais leau commençait à nous être refusée, comme la terre.
XXXI. Si tu avais vu les Turcs frapper les tambourins, jouer des trompettes et pousser des hurlements en agitant leurs casques sous nos yeux de lautre côté de la mer, tu aurais dit : « Hélas, hélas Seigneur ! Pourquoi permettez-vous cela ? »
XXXII. Tu aurais vu les soldats turcs debout sur les murailles lever de leurs mains la sainte Croix et la frapper de fouets hérissés, tout en nous lançant des insultes.
Conrad envoyé à Tyr pour réapprovisionner les Croisés, septembre 1189
XXXIII. Après délibération, le Marquis, homme à lesprit robuste, monta soudain sur une galère génoise dans le silence de la nuit pour aller à Tyr, poussé par le vent dAfrique.
XXXIV. Mille milliers de marcs dargent très pur et grandement bon furent confiés au Marquis. Cette responsabilité lui fut imposée car on savait quil nen gaspillerait certes pas le moindre centime.
XXXV. Le Marquis nessaya pas déviter cette charge, par amour du Père de tous, pour la gloire et lhonneur du peuple entier et ladoucissement du châtiment de ses fautes.
Hiver 89 -90 : pluie et famine
XXXVI. Sache que ceux qui étaient restés dans larmée furent en danger de mort. Ils ne supportèrent pas un hiver aussi rude, et on ne lit pas chez les écrivains antiques quil y en ait eu de tels dans le passé.
XXXVII. Le torrent grossi par les pluies inondait la terre ; quand le vent dAfrique déchaînait la mer, il déchirait toutes les tentes renversées ou les arrachait totalement, avec leurs pieux.
XXXVIII. Si mes frères avaient été présents alors, et quils mavaient vu me cramponner avec les dents, certains dentre eux, je pense, se seraient moqués de moi, mais la plupart maurait plaint.
XXXIX. Que quiconque préfère se raser sans eau que souffrir autant que jai souffert, en cette situation pénible. Ce ne sont pas des rêves dictés par le Parnasse, quand on jeûne depuis trois jours.
XL. Une nuisance supplémentaire nous arriva, grand surcroît et cumul de peines ! Tu aurais pu avoir de lor et de largent plein les mains sans trouver pour autant ni orge, ni viande, ni blé.
XLI. Plus personne ne vivait ; et nul mortel ne vit qui aurait vu des malheurs plus graves que nos malheurs. Alors un peu de vin ou dhuile, ou de sel, se vendait plus cher quun habit de roi.
XLII. Je vis donner dix sous pour une poule, mais je fis préparer deux fois de la viande de buf pour le même poids et le même prix, quand Paul ordonne de festoyer avec des pains azymes.
7XLIII. Qui voulait cuisiner cher de viande devait payer cinq sous pour le bois ; ayant donné trois pièces pour un uf que je voulais faire à la coque, il marriva de payer autant pour le bois.
XLIV. Si la renommée permettait quun glorieux nom soit touché par la maladie et ait envie de fuir à Tyr, il lui fallait donner tout ce quil avait aux marins.
XLV. Celui qui avait lhabitude de vivre dans une maison douillette ne méprisait pas, du reste, les fèves, et avait faim de pain cuit deux fois et mangeait avec gourmandise de la viande pourrie.
XLVI. Ceux qui étaient présents sur les lieux avaient pu voir les hommes se putréfier sous leffet de maladies variées. Les chevaux néchappèrent pas à deffroyables épidémies ; cest pourquoi la plus grande partie périt.
XLVII. Les nôtres, par groupe, sessayèrent à diverses tactiques. La plupart dentre eux sortait de la ville, ils préféraient mourir à la guerre que de faim ; ils rapportaient aussi, je le jure, de lherbe.
XLVIII. Au contraire, ceux qui craignaient de combattre furent vus alléguer des raisons pour eux-mêmes : il leur était plus sûr de rester que de sortir ; ils disaient vouloir attendre larrivée de Conrad.
Retour du Marquis de Montferrat et combats, mars juillet 1190
XLIX. Au bout de deux mois, celui-ci, avec une grande troupe, à nous qui manquions de tout, apporta des provisions et, mieux encore, labondance de tous biens.
L. à son arrivée nous fûmes contents car les Turcs, du coup, étaient bouclés dans la ville. Le Marquis et le Roi étaient deux amis qui se retrouvaient et cela nous réconforta tous pour le combat.
8LI. Des redoutes sont transportées sur des chariots. Les murs sont ébranlés par les tirs des machines. Les corps des habitants de la cité jonchent le sol et beaucoup des nôtres souffrent sem- blablement.
LII. Hélas, hélas ! Trop variable est Fortune. Alors que tout paraît stable, en une seule heure se produisent trois revirements, plus souvent que dans le cours de la lune, laissant lhomme sur des charbons ardents.
LIII. Alors que nous espérons prendre la ville, la situation, avec la permission de Dieu, commence à évoluer. Nous voilà cernés par des machines jetant du feu sur le campement. Tout brûle.
LIV. Les soldats se lamentent, les sergents crient ; et les fantassins soupirent, pleurant de douleur. Les barons déchirent leurs vêtements, sarrachent les cheveux. « Hélas, hélas ! » clament-ils tous en se frappant la poitrine.
LV. Donc, au très saint jour de la Pentecôte, les ennemis nous assiégeaient de tout côté, essayant de forcer les portes donnant sur les fossés. Tu ne trouveras pas un seul endroit où échapper aux flèches.
LVI. La même chose avait eu lieu à lAscension et le samedi suivant aussi ; alors les hommes de Vérone se livrèrent à un combat viril, se souvenant que ce jour avait été favorable, à Ferrare.
9LVII. Nous sommes broyés par Fortune la trop cruelle la veille des saints martyrs Vitus et Modeste. Les Turcs, trop féroces et hostiles à notre égard, pénètrent dans la ville avec des navires, ce qui nous affligea beaucoup.
LVIII. Ils arrivèrent munis darmes et de provisions, ces navires auxquels les nôtres tentèrent de barrer la route. Mais ils ne purent les arrêter ; il y eut des pertes des deux côtés.
LIX. De grand matin, le jour des calendes de juillet, et déjà un peu les jours précédents les Turcs, avec une immense armée de galères, firent une sortie par la Tour des Mouches et savancèrent beaucoup.
LX. Envers les nôtres ils furent dune violence inouïe, leur jetant dessus du feu dun endroit caché. Mais cela nous porta peu préjudice, et non beaucoup, et ne resta pas plus longtemps impuni.
LXI. En effet les nôtres prirent deux galères, dans lesquelles ils trucidèrent plein de Turcs. Ceux qui étaient restés dans la ville en furent tellement démoralisés quils décidèrent, voyant cela, de ne plus sortir de cette façon.
LXII. Dans le même temps arrivèrent des messagers qui apportaient des nouvelles sérieuses du Prince romain. Ils annoncèrent son arrivée prochaine. Je pense quil fallait arroser une telle nouvelle.
Lisez l'intégralité du poème (avec quelques notes et une filmographie)
dans lovendrin n°18
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