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La quatrième joie du mariage
La quatrième joie du mariage, cest quand lhomme est marié depuis six ou sept, neuf ou dix ans, ou plus ou moins, quil a cinq ou six enfants et quil a passé par tous les sales jours, toutes les sales nuits, tous les mauvais moments susdits ou presque, dont il na eu que de mauvais repos, et que sa jeunesse est maintenant fort refroidie. Il est bien temps quil se repose sil peut car il est si épuisé, si las, si dompté par les fatigues et les tourments quapporte une famille que plus rien de ce que dit ou fait sa femme ne lui chaut : il est endurci comme un vieil âne qui, par accoutumance, endure laiguillon sans hâter pour autant son pas habituel.
Le pauvre homme constate quune de ses filles, ou deux ou trois, sont bonnes à marier, que cela leur tarde : on le voit à ce quelles sont toujours vives et remuantes. Le bonhomme na guère de biens, or il faut aux filles et autres enfants : robes, chausses, souliers, pourpoints, nourriture, etc. Il convient que les filles soient bien pourvues, pour trois raisons : dabord, parce quelles en seront plus tôt demandées en mariage, et ce de plusieurs amoureux ; ensuite, si le bonhomme ne le faisait pas, il ny gagnerait rien car la dame, qui a passé par ce chemin avant ses filles, ne le souffrirait pas ; enfin parce que les filles seront dun bon naturel et quelles seront ainsi grâce à leur élégance : sil ne leur fournissait tout ce dont elles ont besoin, elles trouveraient dautres moyens dobtenir des colifichets je nen dis pas plus.
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