• Léon Séverac, sculpteur

    Le sculpteur Léon Séverac (1903-1996) était d’une vieille famille languedocienne, implantée anciennement à Saint-Guilhem le Désert, puis établie à Montpellier. Son grand-père était tailleur de pierres. Son père, Jean-Baptiste, professeur de philosophie, et plus tard critique littéraire du Populaire, avait épousé une jeune botaniste russe. Leur enfant unique fut Léon. Jusqu’à la guerre de 1914, ils allaient chaque été dans la Russie méridionale retrouver la famille, que la révolution dispersa.

    Léon Séverac grandit à Paris. Très jeune, il se mit passionnément à dessiner et à modeler. Un attrait si vif annonçait une vocation. Son père le comprit, le fit entrer à 16 ans à l’école Bernard Palissy (arts appliqués) dont le directeur le présenta deux ans après à l’école Nationale des Beaux-arts. Léon y entra dans l’atelier de Jean Boucher. Il s’y lia avec Paul Belmondo, Felix Joffre, Collamarini, qui restèrent ses amis tout au long de sa vie. La sculpture est d’abord un métier, ce que l’on oublie. L’école en apprenait les méthodes et les secrets du travail de la pierre ou du bois, encore plus qu’elle ne donnait des leçons d’esthétique.

    En 1927, Léon Séverac, à la sortie de l’école, obtint une bourse de voyage qui lui permit de découvrir l’Algérie et surtout la Grèce : il reviendra souvent dans cette patrie de son esprit, de son art. à Athènes, d’abord, où il se lie avec l’helléniste André Mirambel, et le futur romancier André Dhotel. Il y retrouve aussi un ancien condisciple du lycée de Nîmes, l’écrivain André Fraigneau. Tous deux sont si bien des fidèles de cette civilisation qu’un jour, voyant Léon Séverac déboucher une fois de plus sur l’Acropole, Fraigneau qui y était lui jette: je t’attendais. Mais c’est aussi la campagne et les îles de l’archipel qui attirent le jeune sculpteur. Jusque dans les années soixante, il aimera retrouver la vie rustique et l’hospitalité d’un peuple qui n’était pas encore domestiqué par le tourisme de masse.

    En 1928, Léon Séverac a épousé Suzanne Brousson, peintre plein de promesses. Il aura d’elle sa fille unique, Micheline. Malheureusement, la jeune mère est vite victime de la tuberculose dont elle mourra en 1943. Père de famille, Léon sent la nécessité de s’assurer des ressources régulières. Il réussit le concours des professeurs de dessin et de modelage de la Ville de Paris. Il enseignera toute sa vie, en particulier comme directeur du Cours supérieur d’adultes, place des Vosges. «Patron» à son tour, il formera de nombreux élèves. Les cours avaient lieu le soir, ce qui lui laissait la lumière du jour pour travailler à son œuvre.

    Elle est considérable. Il participa très jeune aux salons des Artistes français, au salon d’Automne (dont il était sociétaire), aux Indépendants, etc. En 1931, il obtient le prix national, en même temps que le prix Susse avec Dernier voile (une jeune femme debout qui ôte par le haut un dernier vêtement). Il obtient divers achats de l’état : Eos, qui est dans les jardins du Sénat, Thalassa (1948), Elise (1950). On lui commande pour le lycée de jeunes filles de Chambéry, en 1958, sur deux murs de 7 m., deux mosaïques et trois figures en laiton; et aussi un monument à la Résistance à Aiguebelle, la statue du général Perrier à Valleraugue dans les Cévennes. La Ville de Paris achète plusieurs de ses œuvres. On en trouve aussi au musée des années trente, à Boulogne (Nina), au musée de Mont-de- Marsan, au musée Fabre de Montpellier et dans le domaine Frédéric Bazille, qui dépend de la ville.

    Ces commandes, il ne les cherchait pas, très peu capable des démarches qui les favorisent. Son bonheur était de créer. Son art est classique, profondément, authentiquement classique. Ce Méditerranéen était grec d’esprit. Et jusqu’à la fin il a aimé célébrer le corps féminin. On ne peut distinguer sérieusement des époques dans cette œuvre, mais il avait l’imagination et le goût de jouer avec les formes, et jusqu’à l’abstraction, comme par exemple l’ensemble créé pour un groupe scolaire à Bobigny où se jouent des formes qui évoquent des flammes ou des vagues, dans un heureux équilibre. Thalassa est une pierre monumentale où les volumes d’une jeune femme sont aussi allusions, métaphores du flot marin. Dans une autre œuvre, présentée au Salon de la jeune sculpture, c’est au contraire une géométrisation d’un corps de femme qui est obtenue. Il a su jouer des déformations délicates qui allongent un cou, un bras, et d’un enroulement des membres où les ombres et les lumières se tressent, comme dans la dernière pierre qu’il ait taillée - elle est au musée Fabre - et qu’il polit longtemps dans le jardin de la maison familiale de l’Aiguelongue. [...]

    Lisez l'intégralité de l'article de Guillaume Vial dans lovendrin n°15

    Oeuvres de Léon Séverac en exclusivité sur Internet:

    http://lovendrin.oldiblog.com/?page=photos&idgal=201305


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