• Lions romans

    [Sur ce chapiteau du Lion-d'Angers] Les lions sont sculptés fort maladroitement : le sculpteur n’a pas su représenter deux têtes semblables de profil et de face : on dirait de deux animaux différents. Pas de crinières ; corps, pattes et queues sont informes. On en viendrait à douter qu’il s’agit de lions, s’il n’y avait les griffes, disproportionnées et précisément indiquées. Pour rattraper sa maladresse, l’artiste a renchéri sur les détails connus de lui et, en tant que détails, plus faciles à tailler. L’attention aux détails est souvent le fait d’un art inférieur, qu’elle soit due à une vision fautive par laquelle la partie supplante le tout ou à une technique peu sûre.

    L’absence de crinière est choquante, car pour nous qui avons vu des lions en photo et dans les zoos, la crinière indique mieux le lion que les griffes. Les artistes médiévaux n’avaient pas la tâche facile : ils devaient interpréter des documents (manuscrits, tissus orientaux) qui étaient eux-mêmes des interprétations. Dans les manuscrits, les lions n’ont souvent de crinière que dessinée dans l’encolure mais sans effet de chevelure. Les deux exemples (fig. E et F) sont tirés de manuscrits irlandais, pure coïncidence car il en serait de même dans les manuscrits continentaux. à partir de cela, on pourrait tenter un classement des innombrables lions romans en deux catégories : ceux à crinière, issus de modèles représentés sur les tissus orientaux ; ceux sans crinière, issus de manuscrits, en tenant compte des contaminations, des dégénérescences, etc. [...]

    Lisez l'intégralité de l'article de Samuel dans lovendrin n°11.


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