• Rembrandt, bouquet final

    A l'Institut néerlandais

    Bouquet final

    Présent du 3 fév. 2007


    Les négligents qui auraient manqué les dessins de Rembrandt exposés au Louvre (Présent du 11 nov. 2006) et les heureux qui, y étant allés, les ont appréciés, courront à l’Institut néerlandais où est désormais visible une autre collection : celle du Cabinet des Estampes de Berlin. Ce cabinet possède un fonds inégalable de manuscrits, d’incunables, de dessins allemands et européens, dont ces cinquante-cinq Rembrandt de haute qualité. On en comptait cent vingt-six, mais le travail des spécialistes a réduit ce nombre, beaucoup devant être attribués aux élèves ; le tri est sévère, mais la rigueur des attributions était moindre autrefois et la reprographie, en permettant d’avoir une base comparative exhaustive, a donné aux chercheurs une vue d’ensemble qui faisait défaut. Quelques uns de ces ex-Rembrandt constituent l’introduction de ce Bouquet final, qui clôt l’année Rembrandt en même temps qu’il inaugure les festivités des cinquante ans de l’Institut néerlandais, dont l’activité est considérable puisque depuis février 2006 ce ne sont pas moins de sept expositions qui y ont été organisées en hommage à l’artiste.

     

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    Dans la collection berlinoise se retrouvent les sujets favoris de Rembrandt : paysages, mendiants, Orientaux, scènes bibliques, sans qu’on ait jamais l’impression d’une redite. Ce sont des figures familières, de vieilles connaissances. On observe le charlatan sous un grand parasol autour de qui s’attroupent les gogos ; passe un aveugle accompagné d’un garçon et d’un chien ; puis viennent un joueur de violon et une vieille femme, et des mendiants dans diverses attitudes. Les dessins à la plume de la maturité sont d’un trait audacieux et sans détour, sec et large – on l’entend crisser sur le papier. La pierre noire est utilisée aussi, et c’est un altier Mendiant coiffé d’un haut bonnet qui se profile, ou une femme avec enfant, un sac sur l’épaule et une volaille au bras. Les Orientaux de passage à Leyde, l’artiste les affectionnait particulièrement : le pittoresque de leur costume en faisait des objets d’études pour les tableaux historiques ou bibliques, mais le plaisir du croquis pour lui-même se fait sentir avant tout, tandis que d’autres dessins sont des études explicites pour des tableaux, comme Les syndics des drapiers, Suzanne au bain ou La prédication de Saint Jean-Baptiste.

     

     

     

     

     

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    Une idée notée en quelques traits sommaires : Bélisaire aveugle recevant l’aumône. Plus abouti, L’enfant insolent (illustration) est plein de fougue et de naturel, avec ce détail de la chaussure qui tombe sous l’effet des gesticulations du coléreux. Intérieur au bœuf écorché (plume, encre, lavis et rehaut) est un effet de nuit qui laisse entrevoir d’autres recherches : le spectateur, placé dans l’obscurité, observe par la porte ouverte d’une maison le bœuf suspendu et éclairé, devant lequel s’activent deux trois bouchers. Les paysages d’Amsterdam ou des alentours (toute une série des années 1647-1648), moins éblouissants, ne sont pas sans charme cependant : telle fermette, telle barque invitent à la promenade.

     

     

     

     

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    Samuel

     

     

     

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    Rembrandt… bouquet final,

    jusqu'au 11 mars 2007, Institut néerlandais,

    légende de l’illustration : © Kupferstichkabinett, Berlin<o:p></o:p>


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