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Saint-Rémy-la-Varenne
Hiérarchie d'un sanctuaire roman,
Saint-Rémy-la-Varenne,
par Samuel
De nombreux abonnés se sont inquiétés quil soit moins question dart roman dans notre bulletin, depuis quelque temps. Que la présente étude les rassure et quils sachent quil en viendra dautres.
Léglise de Saint-Rémy-la-Varenne sur les bords de Loire faisait partie à lorigine dun prieuré dépendant de labbaye Saint-Aubin dAngers, prieuré qui a été récemment profondément rénové. Elle est de nos jours église communale, appartenant au nombre des « églises accueillantes en Anjou » (heureuse initiative diocésaine) et comme telle fermée en hiver. Je voulais y passer encore une fois au cours de la rédaction de cette étude, début décembre. Léglise était fermée. Un lambeau dinformation, affiche délavée, remontait à 2004. Dans le premier bar, ma demande des clefs éveilla langoisse des consommateurs, qui buvaient leur retraite et nos cotisations sociales. Le patron du second, fort sympathique, à qui je demandais où était la mairie dans lespoir que les clefs y fussent à disposition, commença à mexpliquer la séparation de léglise et de létat. La porte de la mairie à laquelle je frappai après vérification des horaires douverture ne souvrit point. Nest-ce pas désolant ?
I. Architecture
Les informations sur léglise sont succinctes. La brève notice que lui consacre Anjou roman indique la partie inférieure des murs de la nef date du XIe, le beau chevet du XIIe, partie qui retiendra notre attention : « Le chur est très profond et se développe sur deux travées. Il est voûté en berceau brisé sur doubleaux. [ ] Les fenêtres [de labside] sont percées au fond dun riche ébrasement composé, de lextérieur vers lintérieur, dun cintre non mouluré, et de deux archivoltes dont les angles sont amortis en boudin, ces trois éléments étant reçus par autant de colonnettes. » 1 (ill. 1 & 2)
Trois particularités manquent à cette description. A) Les appuis inférieurs des baies sont à redan (en marches descalier). B) La hiérarchie de lensemble nest pas soulignée : les trois baies de labside sont rassemblées par une arcature retombant sur des colonnes, vient ensuite, pour chacune, un arc à boudin retombant sur une colonnette et enfin un arc nu retombant sur une colonnette identique. (ill. 3) C) Les quatre colonnes ont été amputées de leur tiers inférieur. Désormais appuyées sur un culot fort laid, elles montaient nécessairement de fond, donnant la note verticale dun ensemble pour le reste très horizontal trop à cause de ce remaniement malheureux, qui affecte aussi les colonnes dentrée de labside. (ill. 2 & 3)
Les origines et loriginalité du sanctuaire de Saint-Rémy-la-Varenne apparaissent lorsquon le rapproche dautres églises des bords de Loire angevins, en amont et en aval. A) Les absidioles du transept de Fontevraud ont trois baies reliées par une arcature et des appuis à redan. B) Les absidioles de Cunault et labside de Savennières (ill. 4) présentent des baies reliées par une arcature principale, chacune ayant des colonnettes comme piédroit. Cunault, Savennières et Saint-Rémy-la-Varenne ont une voûte absidale moins élevé que la voûte du chur, le passage du chur à labisde se faisant par un rétrécissement que signale une colonne. C) Labside de Brion présente une arcature principale retombant sur des colonnes géminées (parti pris dans cette église de géminer les supports principaux), puis deux arcs retombant sur des colonnettes de même diamètre formant piédroit (ill. 5). [...]
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dans lovendrin 21.
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