• Termites et fourmis

    Au Palais de la découverte<o:p></o:p>

    Termites et fourmis, acquis sociaux<o:p></o:p>

    Présent du 31 mai 08<o:p></o:p>

    Le roi des termites a disparu, les jeunes visiteurs sont invités à enquêter dans le monde feuillu des fourmis œcophylles puis dans le milieu terreux qui abrite les termites macrotermes. Une fois l’enquête terminée (et même si le dénouement, comme à moi, vous a échappé), une seconde partie poursuit la comparaison entre les deux insectes.<o:p></o:p>

    Les fourmis sont des hyménoptères (elles sont proches des abeilles et des guêpes), tandis que les termites sont des isoptères, cousins des blattes, et à l’intérieur de chaque ordre les espèces ont des modes de fonctionnement variés. Cependant termites et fourmis ont de nombreux points communs et l’occasion de se faire la guerre. Un combat entre une colonie de termites et une colonie de fourmis est un spectacle violent. Les fourmis y apparaissent plus habiles et particulièrement efficaces. <o:p></o:p>

    Le clivage premier entre les classes d’une société d’insectes est celui de la fécondité. Un roi, une reine, n’assurent aucun gouvernement – la gestion d’une colonie est autorégulée – mais la reproduction. Une reine pond une majorité d’individus stériles et, de temps à autre, une larve royale fertile destinée à fonder une autre colonie. Le roi fourmi meurt après l’accouplement et la reine pond toute sa vie ; la reine termite, régulièrement fécondée, pond toute sa vie toutes les deux secondes ; le terme de grossesse est mérité puisqu’elle prend en quelques années cinq cent fois son poids. <o:p></o:p>

    Immobilisée dans une chambre nuptiale construite autour d’elle, la reine termite est alimentée par les ouvriers qui nourrissent, outre le couple royal, les gardes : tout cela se fait par régurgitation. La spécialisation, on le voit, mène à une totale dépendance. La xylophagie explique en partie que l’alimentation soit assurée par une classe spécifique, car la symbiose est un procédé gastronomique souvent employé. Les Pseudoacanthodermes militaris coupent grossièrement le bois et placent les débris dans des chambres de la termitière où pousse un champignon (le mycotête) dont l’action désagrège le bois, lequel peut ensuite être absorbé par les ouvriers qui le mâcheront à l’usage des autres. Quand une reine (ou un roi) part fonder une colonie, elle emporte du mycélium. <o:p></o:p>

    Les fourmis ont des ouvrières chargées de nourrir les larves, tandis que d’autres s’occupent du creusement de la fourmilière et de sa défense, ainsi que des courses à l’extérieur. Certaines, les fourmis Acromyrmex octospinosus, emploient aussi un champignon pour transformer leur nourriture. Bien plus, elles produisent un antibiotique qui protège le champignon des parasites. Autre exemple de symbiose : les fourmis Messor barbarus collectent des graines, dont certaines se perdent au cours du déplacement, ce qui assure à la plante une chance de se reproduire plus loin. <o:p></o:p>

    La réputation des termites en matière de construction n’est pas à faire. Les célèbres cathédrales peuvent atteindre huit mètres de haut. Le maintien d’une température acceptable est assuré par cette colonne de terre : l’air chaud monte, faisant monter à son tour l’air frais du sol. Bien d’autres constructions existent : certains termites construisent des dalles de terre dressées, orientées nord-sud dans la longueur, ce qui leur assure un ensoleillement minimal. L’habitat existe aussi sous forme de champignons, façon Schtroumpfs, ou de nids dans les arbres.<o:p></o:p>

    Les fourmis n’ont pas le tempérament architecte. Les galeries constituent un réseau ingénieux mais creuser n’est pas bâtir. Cependant elles ont un talent d’ingénieur : elles établissent des ponts suspendus vivants pour franchir le vide ou des colonnes descendantes pour aller chercher une proie. Chaque fourmi est alors l’équivalent d’une poutrelle métallique. Puis l’ouvrage se défait, toujours de façon ordonnée et logique. Les fourmis œcophylles, dites aussi tisserandes, assemblent des feuilles entre elles pour constituer des nids à l’aide de la soie produite par les larves.<o:p></o:p>

    Les sociétés d’insectes ont eu, et auront toujours une influence sur certains théoriciens politiques : sociétés parfaites et rôdées, il est tentant de les prendre en modèle pour remédier aux insuffisances des nôtres. Mais, comme le soulignait Roger Caillois, entre leurs sociétés et les sociétés humaines, c’est tout le contraste « entre l’insecte et l’homme, entre le mécanisme et la liberté, entre la fixité et l’histoire. ». <o:p></o:p>

    Plus concrètement, les fourmis ont des choses à nous apprendre en ce qui concerne le déplacement. Des scientifiques tentent de mettre en algorithmes leurs allées et venues complexes pour améliorer l’acheminement et la distribution du courrier. Quant aux termites, la climatisation naturelle de leur habitat inspire la recherche des architectes.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>

    Le termite et la fourmi, deux sociétés, deux mondes,<o:p></o:p>

    jusqu’au 31 août 08, Palais de la découverte<o:p></o:p>

    illustration : Fourmi Cataglyphis © Marie Canard<o:p></o:p>


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