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Vierge à l'Enfant
A la Cité de l’Architecture et du Patrimoine<o:p></o:p>
La Vierge et l’Enfant<o:p></o:p>
Présent du 31 janvier 2009<o:p></o:p>
Destinataire et sujet d’innombrables hymnes, odes et textes – toute une littérature dont saint Bernard fut à l’origine – la Vierge Marie est également omniprésente dans la sculpture médiévale, monumentale ou privée. A côté des épisodes de la vie de la Vierge, qui constituent une série parallèle à ceux de la vie du Christ qu’elle précède, recoupe, puis prolonge, l’image la plus marquante, celle qui vient immédiatement à l’esprit, est la Vierge à l’Enfant. Cette étiquette cache de substantielles différences : il en existe plusieurs types. Les plâtres sortis des réserves de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine sont autant de témoins de particularismes régionaux, d’évolutions spirituelles et artistiques sur quatre siècles (XIIIe-XVIe).<o:p></o:p>
L’art roman est représenté par la Vierge de Mantes-la-Jolie, du début XIIIe. Le plâtre est patiné de manière à imiter le bois peint original. Nous sommes face à la Vierge « Trône de sagesse » : elle tient sur son genou gauche l’Enfant, curieusement assis de biais alors qu’en général il est assis frontalement. Il tenait le Livre et bénissait. Les drapés dessinent des cannelures régulières. Représentation hiératique provenant des mosaïques ravennates et romaines, « jamais reine n’eut plus de majesté », disait Emile Mâle de ce type de Vierge-trône qui porte son fils « avec la gravité sacerdotale du prêtre qui tient le calice ». C’est elle qu’on voit, encensée par les anges, au tympan du portail Sainte-Anne de N.-D. de Paris (milieu du XIIe).<o:p></o:p>
Avec les statues suivantes, gothiques, une autre idée s’exprime. La Vierge est debout et tient l’Enfant sur son bras gauche. Elle est déhanchée pour soutenir le poids d’un fils quelque peu grandet. Dans les cathédrales, on la place souvent au trumeau d’un portail où elle est « Porte du Ciel » (N.-D. de Paris encore, portail de la Vierge, vers 1220). Cette recherche d’une pose plus naturelle et d’une représentation plus réaliste est en rapport direct avec les prédications franciscaines qui s’appuient sur des écrits tels que les Méditations sur la vie de Jésus Christ, où l’auteur s’attarde à plaisir sur l’enfance du Christ avec des scènes de sourires et de larmes dans lesquelles mère et enfant se consolent… Il y a de la chaleur plus que de la grandeur, du sentiment qui finira par donner naissance à un sentimentalisme artistique. <o:p></o:p>
Dans un premier temps, rien de tel, et cette profonde humanité du rapport mère-enfant est encore lié au mystère de l’Incarnation. Ce sont, de la première moitié du XIVe siècle, les Vierges de Nanteuil-le-Haudouin (Oise), de Cernay-les-Reims (Marne), de Saint-Dié-des-Vosges (Lorraine), cette dernière typique de la production régionale, trapue, le buste rejeté en arrière, les yeux en amande. La Vierge de Quéant (Pas-de-Calais, XVe siècle) est une belle statue de style champenois ; retirée de l’église après la Guerre de 14-18, elle fut obstinément réclamée par le curé qui la récupéra en 1934, victoire paroissiale sur l’accaparement muséal. <o:p></o:p>
Mais au XVe siècle l’Enfant qui jusque là était sans âge, est de plus en plus représenté comme un poupon, pour accroître le réalisme familial. La célèbre Vierge du musée d’Autun, attribuée sans conviction à Claus de Werve, est un chef-d’œuvre de l’art bourguignon. L’enfant est emmailloté comme au sortir du berceau mais cet emmaillotement réduit considérablement sa présence. Le moulage ne reprend malheureusement pas la polychromie de l’original : voile blanc, manteau doré, langes rouges. Le poupon est à moitié dénudé (Vierge de Dampierre-Saint-Nicolas, Seine-Maritime, fin XVe) puis totalement nu, potelé, joufflu (Vierge de N.-D. de la Couture, au Mans, par Germain Pilon, XVIe) : on mesure le chemin parcouru depuis l’Enfant de Mantes-la-Jolie.<o:p></o:p>
La Vierge de Dampierre s’apprête à allaiter son fils (illustration). Le thème n’est pas nouveau. Il relève de l’intimité humaine et de l’intimité spirituelle appuyée par le « Beata ubera quae suxisti » (évangile de saint Luc). En 2007, à Kerluan, a été exhumée une Vierge bretonne allaitant dont les vicissitudes sont exemplaires : cassée à la Révolution, puis réparée, elle avait été enterrée en 1904 par un curé qui jugeait plus décent de la remplacer par une sulpicerie. Un acte qui témoigne d’une évolution des mentalités peu glorieuse.<o:p></o:p>
La Vierge à l’Enfant et le Christ en Croix sont l’alpha et l’oméga de l’iconographie chrétienne, en lien direct avec l’essentiel de la Révélation. Aux alentours du quinzième siècle se répand une autre image, celle de la Pieta qui en quelque sorte réalise la fusion des deux images : la Vierge reprend sur ses genoux le Christ mort désormais.<o:p></o:p>
Samuel<o:p></o:p>
Vierges à l’Enfant, jusqu’au 30 avril 2009<o:p></o:p>
Cité de l’architecture & du patrimoine<o:p></o:p>
Illustration : Eglise de Dampierre-Saint-Nicolas (Seine-Maritime). © D. Bordes/CAPA/MMF 2008<o:p></o:p>
Tags : sculpture, moyen âge, Renaissance
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Commentaires
1Marie WEBMardi 31 Mars 2009 à 12:06En raison de son succès, l'exposition est prolongée jusqu'au 23 juin 2009.Répondre2patrimoniaMardi 12 Mai 2009 à 17:11L’exposition sur les Vierges ?’Enfant qui connait un grand succ?est prolong?jusqu’au 22 juin.
Pour le public qui souhaite y venir directement, des files sp?fiques d’acc?au mus?sont mises en place le we pour ?ter la queue pour le Grand Paris.
Le livret-catalogue qui ?it ?is? ? r?it?t des cartes postales sont enfin sorties.3fafaDimanche 6 Novembre 2011 à 11:11zaza et tyty dodo hhhhhhhxkxkkxkx
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