• Présumés hypocrites

    Présent du 3 novembre 07

    [Au sujet de l'exposition de Bordeaux "Présumés innocents", qui a déclenché deux procès: l'un de l'association La Mouette (association de protection de l'enfance) contre les organisateurs de l'exposition, l'autre de M. Cousseau, alors conservateur du musée d'art contemporain en cause, contre le journal Présent.]

    L’avocat d’Henry-Claude Cousseau a pu regretter que l’association La Mouette n’ait pas procédé « à la moindre analyse des œuvres poursuivies, en les appréhendant d’une manière totalement basique, sans s’interroger sur leur sens ou la démarche de l’artiste ». A ce défaut il peut être remédié en se reportant au catalogue de l’exposition. Jeanne Smits vous a donné un aperçu des œuvres (Présent du 22 septembre), j’y reviens brièvement avant de m’intéresser aux notices du catalogue.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Les œuvres<o:p></o:p>

    L’ensemble, qui regroupe des œuvres de plus de soixante-dix artistes, se divise en deux lots. Le premier lot est soit ambigument, soit grossièrement consacré au sexe. Le second lot, moins fourni, à la violence et à la mort. <o:p></o:p>

    A ranger dans le premier lot, ces photos et mises en scènes où une adolescente, voire une pré-adolescente, est maquillée, vêtue, de façon à suggérer à la fois l’enfant qu’elle est encore et la femme provocante qu’elle pourrait être. Des artistes comme Gary Gross (« La femme dans l’enfant ») et Elke Krystufek se passionnent pour ce thème. Rita Ackermann, reprenant une toile de Gauguin, transforme les jeunes femmes en ados et l’interrogation sur le Destin (D’où venons-nous, où allons-nous, qui sommes nous ?) en une incertitude sexuelle. D’autres œuvres utilisent des poupées, des peluches, en diverses positions copulatoires. Parfois un enfant y est associé. Jeff Koons, Cindy Sherman, Paul MacCarty, Elke Krystufek encore, s’y complaisent.<o:p></o:p>

    Dans le second lot, Annette Messager, dont je vous avais parlé cet été (Présent du 11 août) se situe en bonne place avec des photos de bébés aux yeux rageusement rayés et ses Pensionnaires, moineaux en pull, endormis (morts ?) dans des boîtes. Même incertitude entre sommeil et mort : les photos d’Anna Gaskell. Plusieurs artistes jouent sur le maquillage vampire, gothique : Aura Rosenberg, Elke Krystufek toujours, mais aussi sur l’ambiguïté : ces enfants sont des vampires mais pourraient aussi avoir été victimes de sadiques. Le sadisme d’un « psycho-objet » de J.-P. Raynaud est évident : des chaussures de bébés environnées de grands clous pointes en l’air.<o:p></o:p>

    Certaines œuvres cumulent sexe et mort : telle une sculpture en legos de Serge Comte, tel le triptyque d’Ines Van Lansweerde « La Veuve » qui met en scène une enfant en tenue de deuil, et la même tenant dans ces bras son mari adulte décédé. Un des Dessins pour un livre d’enfants de Marlene Dumas et Erik Andriesse mêle sexe et tête de mort.<o:p></o:p>

    Le caractère malsain des œuvres est indubitable, et comment en irait-il autrement lorsque sont associés enfance, mort et sexe ? L’analyse objective des œuvres, loin d’infirmer l’impression première, la confirme. <o:p></o:p>

    Les textes<o:p></o:p>

    Mais, à vouloir être objectif, n’ai-je pas été basique ? Car n’allons pas croire que, ayant pleine bouche des mots « primitif » et « brut », les artistes d’aujourd’hui s’interprètent de visu. Leurs œuvres nécessitent des modes d’emploi qui détaillent les nuances et décryptent les raffinements : c’est un art d’intellectuels hyper-civilisés.<o:p></o:p>

    Le catalogue de l’exposition contient une préface d’Henry-Claude Cousseau et huit textes. Tous ne permettent pas de comprendre les intentions des artistes ou des organisateurs. Je retiens : « La société du pestacle », sic (Marie-Laure Bernadac) ; « Remarques sur le devenir-enfant de l’art » (Bernard Marcadé) ; « Richard-Lolita » (Mignon Nixon) ; « Ne présumez rien » (Joshua Decter) ; Stéphanie Moisdon-Trembley (« Un monde parfait »).<o:p></o:p>

    Selon M.-L. Bernadac, commissaire de l’exposition, « Présumés innocents tente donc de rendre compte de la polarité enfance-adolescence, qui aimante d’un côté ou de l’autre, et parfois des deux, les artistes présentés. » Polarité signifie absence de limites, indétermination : les clivages enfance/adolescence ne correspondent plus à rien. La gender theory imprègne tout son discours, quand elle vante « cet état indéterminé, androgyne, ni homme—ni femme, ni enfant—ni adulte, qui apparaît comme une figure sans limites, une troisième voie qui serait non seulement le dépassement des antagonismes, mais une circulation fluide et continuelle entre deux polarités, permettant de redessiner de nouvelles configurations humaines. » <o:p></o:p>

    Cependant, nous dit-elle plus loin, « Présumés innocents n’est pas une exposition sur le thème ou le sujet de l’enfance et de l’adolescence, mais une forme d’interrogation sur le devenir de l’art, ses filiations, ses retours aux sources, ses anticipations. » On comprend déjà moins. <o:p></o:p>

    Bernard Marcadé, qui est professeur d’esthétique à l’ENSA de Paris-Cergy, reprend l’idée d’une enfance aux limités indéterminées, appliquée à l’œuvre de Paul-Armand Gette, artiste hanté par « la figure de la petite fille », « figure même de la perturbation » : « A la lisière de l’enfance et de l’adolescence, elle est dans une situation de vacance et de disponibilité. […] Elle joue avec son corps et son image dans une ambiguïté troublante faite d’innocence et de perversité. » Sic. (Inez Van Lamsweerde, elle, n’est pas hantée mais « intriguée » par les enfants entre 8 et 10 ans dont la sexualité n’est pas réalisée. Sic.) <o:p></o:p>

    Certains aspects de la sexualité sont l’objet d’explications savantes : la masturbation dans l’œuvre de Jeff Koons, la scatologie comme dénonciation morale et politique dans la pensée de Mike Kelley, lequel revendique la perversion des valeurs : une poupée est pour lui « l’image d’un enfant mort, d’un idéal impossible engendré par une conception productiviste de la famille. » (La mort encore, chez Chr. Boltanski qui déclare en parlant d’une série de photos : « J’avais fait mettre les enfants en rang et je les prenais au flash les uns après les autres… C’était comme si je les fusillais… ») <o:p></o:p>

    La famille, l’éducation sont des cibles de choix pour Stéphanie Moisdon-Tremblay (critique d’art), et B. Marcadé constate, au sujet des œuvres d’Annette Messager : « Il y a en effet quelque perversité à vouloir le ‘bien’ des enfants. L’éducation elle-même n’est-elle pas un système de cruauté ? »<o:p></o:p>

    Mignon Nixon, anglaise, est professeur d’histoire de l’art et s’intéresse au féminisme, à la subjectivité, et au genre – cf. supra. Elle souhaite éclairer l’exposition avec « le retour aux pulsions dans la théorie psychanalytique postfreudienne », car il va de soi pour elle que « la subjectivité pulsionnelle […] est un paramètre déterminant de l’œuvre d’artistes comme Robert Gober, Mike Kelley et Annette Messager. » Si elle le dit… Mais ce ne sont pas des pulsions qui vont expliquer des intentions.<o:p></o:p>

    Une note discordante<o:p></o:p>

    La contribution de Joshua Decter au catalogue tranche avec toutes les autres. Est-ce parce que, américain (historien de la culture), il échappe au prêt-à-penser français ? Il dénonce principalement le matérialisme qui a remplacé « une bonne appréhension des valeurs », la démission des parents en matière d’éducation, ces parents qui « ont commencé à encourager l’idée et la pratique d’une hypermaturité accélérée des enfants ». Il s’en prend aux concours de beauté pour enfants, « activité autorisée par la loi, de transformer les jolies petites filles en authentiques objets sexuels » avec les conséquences psychologiques, voire criminelles, que cela peut avoir. <o:p></o:p>

    En somme J. Decter prend le contre-pied de l’exposition en rappelant qu’il existe des limites (au sens, ici, de définitions : l’enfance n’est pas un concept suranné à force d’être indéterminé, comme le pensent E. Lebovici ou M.-L. Bernadac), en redonnant à la famille son rôle éducateur. Il donne tort aux instituteurs qui, encouragés à le faire, ont emmené leurs élèves voir cette exposition à l’influence de laquelle leur immaturité les rendait particulièrement vulnérables.<o:p></o:p>

    Pourquoi son texte a-t-il été publié ? Parce qu’il est éminemment critique à l’égard de la société américaine, comme celui de B. Marcadé occasionnellement, comme celui de J.-Ch. Masséra qui critique la pornographie diffuse des pays de l’hémisphère Nord. Mais autant celui-ci est grossièrement critique : cette pornographie n’est à ses yeux blâmable que par son caractère bourgeois, machiste et hétérosexuel, autant le texte de J. Decter rappelle qu’il existe des valeurs (chrétiennes, semble-t-il sous entendre) « qui ne sont pas toujours liées aux merveilles du capitalisme avancé » et des « problèmes moraux » que la prospérité ne saurait résoudre. Le problème moral est un concept depuis longtemps évacué par les plasticiens. Je crois que si ce texte avait été lu attentivement il n’aurait pas figuré au catalogue. <o:p></o:p>

    L’ambiguïté utile<o:p></o:p>

    Lors de la mise en examen d’H.-Cl. Cousseau et des deux commissaires de l’exposition (Mmes Bernadac et Moisdon-Trembley), Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture, a pris la défense de ces bonnes gens en leur prêtant les plus nobles intentions : « L’objet [de l’exposition] était de mettre en relief les agressions multiples dont les enfants peuvent être victimes, même si cela peut choquer. » Personne n’a contredit le ministre, bien que cette interprétation soit manifestement fautive. Le discours protecteur de l’enfant est au contraire considéré comme une manipulation sociale : pour St. Moisdon-Trembley, les faits divers concernant les enfants (maltraitance, pédophilie) sont « de nature à provoquer un consensus sur la culpabilité des uns et l’innocence des autres », une manière « de créer des fantasmes, des phobies ».<o:p></o:p>

    Si les artistes n’ont pas réagi à ces propos, c’est qu’ils n’avaient aucun intérêt à souligner le caractère agressif des œuvres si ingénument exprimé par le ministre, d’autant que le discours psychanalytique et sociologique justifiant cette violence sexuelle ne tient pas la route : des sciences interprétatives, inexactes, ne constituent pas le meilleur alibi. Parmi les plus sûrs acquis de la psychanalyse qui s’occupe de sexualité enfantine, il y a le caractère non-génital de celle-ci – on s’en serait douté –, or les œuvres et les textes de Présumés innocents suggèrent le contraire. Elles sont un regard d’adulte sur l’enfant, et quel regard ! L’idéologie décryptée de l’exposition est que l’enfant n’étant pas innocent, il est pervers et appelle la sexualité de l’adulte. <o:p></o:p>

    Evidemment, l’exposition n’était pas ouvertement pédophile. Le discours cultivait l’ambiguïté, un mot souvent employé. Il est commode de s’abriter dessous. Personnellement, je vois dans cette ambiguïté une forme d’hypocrisie. C’est un mot qui sonne moins bien, et pas du tout équivoque.<o:p></o:p>

    Samuel


    Un procès contemporain<o:p></o:p>

    Présent du 6 novembre 07<o:p></o:p>

    Nombreux ont été les soutiens à H.-Cl. Cousseau lorsque La Mouette a porté plainte contre lui. Individus et associations ont dénoncé un procès de la morale contre l’art, un procès « à la Pinard », ce procureur des procès Bovary et Fleurs du Mal. Parrainage à double face. Il met H.-Cl. Cousseau et les artistes par lui exposés sur un pied d’égalité avec Flaubert et Baudelaire ; et la Mouette, et Présent désormais, au rang de représentants d’une morale officielle hostile à la créativité d’artistes en marge. <o:p></o:p>

    La fausse marge<o:p></o:p>

    Annette Messager a déclaré au sujet de ses « bébés aux yeux rayés » : « Beaucoup l’ont pris pour une provocation, la société pense qu’il est monstrueux qu’une femme ne désire pas d’enfants. » Elle nous trompe, car la société au contraire n’encourage pas le désir d’enfants et elle estime monstrueux que naisse un enfant non désiré, voyez l’active campagne actuelle sur le thème de « à chacun sa contraception », et le droit à l’avortement. Annette Messager est en parfait accord idéologique avec la mentalité officielle, politique, relayée par les médias. A ce titre ses bébés aux yeux rayés ne sont une provocation que pour ceux qui, peu nombreux, n’adhèrent pas à cette idéologie. Dans cent ans, les historiens de l’art analyseront l’œuvre d’Annette Messager comme une production plus que médiocre de l’idéologie dominante du contrôle des naissances. <o:p></o:p>

    Lorsqu’un autre plasticien, Claude Lévêque, s’inquiète de ce que la sexualité et la famille deviennent des sujets tabous, il cherche aussi à tromper son monde : il suffit de lire le catalogue de l’exposition Présumés innocents, dont les auteurs constatent l’omniprésence du sexe et de la pornographie dans nos sociétés et s’en prennent à la famille traditionnelle, modèle désormais disparu, au nom des « acquis » de la sociologie et de la psychanalyse.<o:p></o:p>

    Cette prétendue disposition des forces en présence (morale officielle contre artistes), nous la contestons et, par dans une attitude très transgressive qui plaira à tout ce que l’art contemporain compte de neurones, nous  l’allons inverser : si H.-Cl. Cousseau et ses plasticiens représentaient la morale officielle ? S’ils étaient, eux, d’autres Pinard ?<o:p></o:p>

    Des fonctionnaires<o:p></o:p>

    Deux des trois personnes mises en cause par la plainte de La Mouette sont des fonctionnaires. H.-Cl. Cousseau à l’époque de l’exposition Présumés innocents était conservateur du musée d’art contemporain de Bordeaux ; il a depuis été nommé directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. (Où il a retrouvé ses amis de l’exposition Annette Messager, décidément partout, et Christian Boltanski : tous deux y enseignent.) Son adjointe M.-L. Bernadac, alors commissaire de l’exposition, est devenue conservatrice au Louvre. Deux promotions, peut-on penser, de ces promotions qui récompensent un travail conforme à ce qu’on attendait d’eux (l’exposition), pas très propre mais nécessaire, et qui dédommagent ces bons serviteurs des tracas afférents qui peuvent s’ensuivre et qui, en l’occurrence s’en sont ensuivis (la plainte). <o:p></o:p>

    Ce sont des gens officiels, et c’est souvent comme tels qu’ils ont été soutenus. La pétition pour H.-Cl. Cousseau qui circule sur Internet égrène avec gourmandise ses fonctions : « Conservateur général du Patrimoine, ancien Chef de l’Inspection générale des Musées de France, ancien Directeur des Musées de la Ville de Nantes, ancien Directeur des Musées de la Ville de Bordeaux, Directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris ».[1] Venant de la part des directeurs des ENS d’architecture qui se présentent comme « Directeurs d’établissement publics », c’est le cousinage le mieux entendu, de même que de la part du CAWA (Club des Administrateurs et Webmestres de l’Administration) mais c’est plus surprenant de la part du CAAP, Comité des Artistes Auteurs Plasticiens, qu’on aurait crus détachés des hochets bourgeois mais qui en réalité appartiennent au même monde. <o:p></o:p>

    Renaud Donnedieu de Vabres, ministre, a soutenu lui aussi son personnel, mais, en mettant en avant les compétences de M. Cousseau, il était hors sujet puisque nul ne les avait contestées, de même qu’il tombait à côté de la plaque en donnant une définition de l’exposition aussi maladroite que révélatrice. Malgré tout, un ministre est un soutien toujours bon à prendre, surtout quand il a prouvé par ailleurs son amour de l’art d’avant-garde. Libération, le 20 décembre 2006, publiait un article dans lequel était rapporté ses propos ; et le journaliste de s’étonner que le juge d’instruction n’ait pas entendu le soutien du ministre, idée reprise par L’Humanité (11 avril 2007). Il eût semblé naturel à ces journaux que, entre gens de bonne compagnie, on déboutât La Mouette sans regarder plus avant.<o:p></o:p>

    L’accusation fonctionnelle<o:p></o:p>

    Un regard sur les accusations portées dans le passé à l’encontre d’artistes ou d’intellectuels montre qu’à certaines époques lancer une accusation suffit à provoquer des ennuis si c’est celle qui est à la mode, acceptée par la société. Je parlerai d’accusation fonctionnelle, « bien adaptée à son but », le but étant justement, et uniquement, d’attirer des ennuis.<o:p></o:p>

    Au XIIe, il est efficace d’accuser d’hérésie. Pour se débarrasser d’Abélard, ses rivaux Albéric et Lotulphe mettent sur pied une petite assemblée (deux trois évêques et des clercs) qu’ils intitulent « concile », devant laquelle ils convoquent Abélard et, à l’issue d’un examen bâclé de son livre, brûlent celui-ci en hâte, sachant que si Abélard en réfère à une autorité supérieure ils n’auront pas gain de cause.<o:p></o:p>

    Au XVIe, qui veut mettre quelqu’un dans l’embarras n’a qu’à le suspecter haut et fort d’impiété. Jodelle et les poètes de la Pléiade furent accusés d’avoir sacrifié un bouc à la manière antique. L’accusation était grave : pour avoir mangé du lard pendant le carême, Marot avait été en prison. Elle fut lancée par des théâtreux jaloux du succès de Jodelle, et reprise par les protestants (dont Théodore de Bèze) à l’encontre de Ronsard qui n’avait pas été tendre avec eux. Dans l’introduction de sa contre attaque, la Réponse aux injures & calomnies de je ne sais quels Prédicants & Ministres de Genève (1563), Ronsard reproche à son détracteur de l’avoir calomnié uniquement pour se faire de la publicité et « irriter les Princes & Seigneurs » contre lui.<o:p></o:p>

    L’immoralité est l’accusation porteuse au XIXe. Flaubert, Baudelaire en firent les frais. Barbey d’Aurevilly faillit en pâtir, un critique du Figaro, Pontmartin, ayant lancé négligemment – mais il ne pouvait ignorer quels ennuis pouvaient en résulter – qu’avec son roman Une vieille maîtresse Barbey marchait sur les pas de Sade. <o:p></o:p>

    Armand Mathieu nous parlait du procès des Fleurs du Mal (Présent du 22 septembre) et de la propension des journalistes à dénoncer, non plus « les audaces touchant à la sexualité », mais tout propos contrevenant à la lecture officielle de l’Histoire. Je crois qu’on peut élargir cela : de nos jours l’accusation maîtresse, fonctionnelle, est celle de racisme avec tout ce qu’on met dans ce mot (nationalisme, antisémitisme, fascisme, colonialisme, etc. – l’air est connu). Je pense n’avoir pas à étayer cette idée : Tintin et Dumézil, Céline et Bardot, Gollnish et Astérix, et combien d’autres, en ont été accusés. En vérité, contre Dumézil, il n’y a rien : juste quelques chercheurs moins géniaux que lui, ou pas du tout géniaux, qui ont trouvé bon, comme les prédicants avec Ronsard, de dénaturer ses travaux pour exalter les leurs, allant trouver dans ses livres « des traces claires de sympathie pour la culture nazie ». Imputation très salissante et payante immédiatement.<o:p></o:p>

    La vraie marge<o:p></o:p>

    Si la Mouette avait attaqué l’exposition de Bordeaux en l’accusant, sans preuve, de racisme, les artistes seraient justifiés à parler d’une attaque de la morale officielle. Claude Lévêque, par exemple, a été mis en cause par une fédération de déportés pour une de ses œuvres, Arbeit macht frei, estimée insulte à la Mémoire. « Finalement je m’en suis sorti », avoue l’artiste, et à ce soulagement on mesure le péril encouru (L’Humanité, 11 avril 2007). Il a touché le domaine sensible – le seul. <o:p></o:p>

    En prenant la défense de l’enfance, La Mouette s’est attaquée, avec l’arme la moins efficace qui soit puisqu’elle n’est pas une accusation fonctionnelle, à la morale officielle, dont les plasticiens ne sont que les décorateurs serviles et convenablement rémunérés. Elle a mis tous les risques de son côté, et Présent aussi car oser s’en prendre à un homme en vue, reconnu officiellement, est évidemment un défi périlleux lorsqu’on ne participe pas de l’idéologie dominante.<o:p></o:p>

    La Mouette et Présent ont rompu – je reprends les termes de Jeanne Smits – « l’unanimité scandaleuse ». Voilà la morale officielle (la culture de mort) attaquée par une morale en marge (catholique). Notre raison d’espérer ? La morale officielle n’a pas toujours gain de cause. Ainsi Flaubert fut acquitté par le Tribunal correctionnel de Paris, et le jugement qui condamnait Baudelaire cassé en 1949 ; furent évoqués à cette occasion les magistrats « trompés par l’esprit de leur époque ». L’esprit de notre époque, ne nous y trompons pas, c’est celui de l’exposition Présumés innocents.<o:p></o:p>

    Samuel<o:p></o:p>



    [1] Il y a des variantes : « directeur de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, ancien conservateur des Musées de Vendée, ancien conservateur du musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonne, ancien conservateur pour le XXème siècle à l’Inspection Générale des Musées de province, ancien conservateur à la direction des Musées de France, ancien directeur du Musée des beaux-arts de Nantes puis des Musées de la Ville de Nantes, ancien Chef de l’Inspection Générale ».



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  • Marcel Aymé (1902-1967)<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Droiture d’un écrivain

    Présent du 6 oct. 07

    Marcel Aymé est mort il y a quarante ans, le 14 octobre 1967. D’une santé fragile, à laquelle on doit ses débuts d’écrivain car il entreprit Brûlebois à l’occasion d’une convalescence, doué d’un regard toujours curieux d’observer ce qui se passe en bas de chez soi, il mena une vie tranquille. Après avoir grandi dans le Jura à Villers-Robert, il monta à Paris et s’installa à Montmartre, dont il devint une des figures. Des vacances au Cap-Ferret, un séjour au Danemark, un voyage aux Etats-Unis, voilà tout pour la géographie. <o:p></o:p>

    I.<o:p></o:p>

    De son vivant, il a bénéficié d’une réelle popularité, que ce soit pour le scabreux relatif de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="La Jument">La Jument</st1:PersonName> verte ou la fraîcheur des Contes du Chat perché, mais des romans comme Maison Basse ou <st1:PersonName ProductID="La Rue">La Rue</st1:PersonName> sans nom, plus nuancés, plus noirs aussi, nous en apprennent beaucoup sur un homme pour qui la vie n’était manifestement pas d’un rose franc. Dans ses écrits, seule l’amitié, plus que la famille et beaucoup plus que l’amour, au romantisme duquel il s’oppose absolument, seule l’amitié a le pouvoir d’enrichir et d’adoucir la vie. « Nimbu disait qu’il n’y avait rien de pareil au plaisir de boire une bouteille entre amis en faisant une partie de jacquet. Louis inclinait à le croire. » (Les Jumeaux du Diable)<o:p></o:p>

    L’amitié est le sentiment qui correspond le mieux à ce qu’a toujours cherché Marcel Aymé : l’attention gratuite portée à l’autre, non à un être humain désincarné et idéal mais à un être de chair et d’os, proche, à plus forte raison s’il souffre et est rejeté de tous ; à celui que des catholiques appelleraient leur prochain. <o:p></o:p>

    Watrin, dans Uranus (chap. XXI), seul de la foule qui fait dans ses braies, brave la morale de l’Epuration et s’occupe du type molesté par les FFI, un communiste devenu vichyssois en captivité. « Le professeur Watrin, ayant franchi les rangs des soldats, se penchait sur le blessé et, avec un mouchoir, essuyait le sang qui coulait sur son visage. » Puis il l’emporte dans la salle de la gare. C’est très exactement la parabole du bon Samaritain, sauf la fin : les gendarmes, sur ordre du commissaire, le forcent à quitter les lieux, et du blessé il ne sera plus question. Pessimisme de l’auteur : le geste humain de Watrin ne pèse pas lourd face à la lâcheté de la foule et à la veulerie des « élites » (maire, docteur, édiles, curés).<o:p></o:p>

    Tout classement des êtres par catégories (sociales, raciales, professionnelles, politiques) lui apparaît comme un amoindrissement de l’homme. Un des personnages du Chemin des écoliers (1946) a cette préoccupation de ne s’intéresser qu’aux individus, de ne chercher que des hommes et des caractères, sans considérer « ces lotissements [sociaux, raciaux, etc.] plus ou moins absurdes. »<o:p></o:p>

    Cependant ces catégories existent et se prêtent à l’observation. Les distinctions sociales constituent un motif fécond. De la confrontation de deux personnes de milieux différents, l’une se pensant supérieure et l’autre se croyant égale, naît un comique de mots, d’intonations, de regards… Comique décuplé quand les bourgeois jouent aux communistes – cf. la nouvelle En arrière, ou ce texte brillant qu’est Le confort intellectuel. Vouloir monter ou descendre l’échelle sociale est vain car on n’échappe pas à son milieu qui se définit avant tout par une éducation dont il est impossible de s’affranchir. <o:p></o:p>

    Existe donc une imperméabilité des classes sociales entre elles (la nouvelle Le monument) qui explique l’inertie sociale (le roman Aller Retour), presque souhaitable car une personne sortie de son milieu ne saurait s’épanouir. Dans Gustalin, le paysan qui tente sa chance en ville en revient vite et la Parisienne qui s’installe à la campagne n’y reste pas. Le snobisme d’un prétendu retour à la terre sera moqué dans une farce en un acte, Le Minotaure.<o:p></o:p>

    II.<o:p></o:p>

    Son rejet des étiquettes explique son mépris pour les catégories de droite et de gauche, et même la dénonciation de celles-ci comme biaiseuses des réalités. Le mépris pour ces lotissements n’empêche malheureusement pas que les autres vous y assujettissent. Jusqu’en 1935, il fut considéré comme un écrivain de gauche. <o:p></o:p>

    La suspicion à son encontre naquit à l’occasion de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie. Il signa un manifeste qui prenait la défense de l’Italie fasciste et s’opposait à une réplique occidentale contre la dite invasion, texte émanant « d’intellectuels français pour la défense de l’Occident et la paix en Europe ». C’est surtout cette paix en Europe que Marcel Aymé voulait voir préservée. La réaction ulcérée de la gauche le força à se justifier. « C’est ma conviction qu’il faut être fou de l’espèce furieuse pour vouloir s’embringuer, quelques soient les torts de l’Italie, dans une guerre de principe. […] Voilà, en gros, ce qui m’a conduit à signer un manifeste dont tous les termes ne me conviennent pas, il s’en faut, mais qui renferme l’essentiel : pas de guerre. » Ne lâchant pas l’os, André Wurmser le prendra l’année suivante à partie dans Commune, la revue de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (au nombre desquels : Gide, Gorki, Vaillant-Couturier), lui reprochant de s’être compromis avec l’extrême droite. La réponse du romancier fut, de nouveau, cinglante (je renvoie, pour plus de détails, au chapitre XII de sa biographie par Michel Lécureur).<o:p></o:p>

    Malgré sa collaboration à Je suis partout pendant l’Occupation, et malgré cet antécédent de 1935 qui l’avait rendu définitivement suspect à l’œil gauche, Marcel Aymé ne fut pas mis en cause par le CNE pendant l’Epuration. Il ne reçut qu’un « blâme sans affichage » (quel esprit scolaire) pour avoir vendu un scénario de film à <st1:PersonName ProductID="la Continental-Films">la Continental-Films</st1:PersonName>, firme allemande ! Des « amis » lui conseillèrent d’être discret et il eût pu se tenir coi, mais l’amitié de Marcel Aymé allait donner sa pleine mesure. <o:p></o:p>

    Il monta au créneau pour défendre Brasillach, qu’il connaissait d’avant-guerre. Sur le conseil de Me Isorni, il sollicita différentes personnalités pour une pétition. Picasso refusa de signer, sous prétexte que cela ne le regardait pas. Le romancier l’égratigna : « Sans doute avait-il raison. Ses toiles s’étaient admirablement vendues sous l’Occupation, et les Allemands les avaient fort recherchées. En quoi la mort d’un poète français pouvait-elle le concerner ? » <o:p></o:p>

    En 1949, il prendra la défense de Maurice Bardèche, en 1950 celle de Céline, écrivant au juge pour énoncer des arguments propres à blanchir l’écrivain, sollicitant les uns et les autres (dont Giono). Il écrira en avril 63 un hommage à Bastien-Thierry, remarquant particulièrement le courage de celui-ci qui avait lors de son procès « tranquillement accusé le seul homme de qui il aurait pu attendre la vie sauve. »<o:p></o:p>

    Rejeté par la gauche pour ses positions libres, accepté avec méfiance par une droite que son anti-cléricalisme ou sa gauloiserie chatouillaient aux entournures (l’un et l’autre ont souvent la saveur d’une rigolade bien française, la liberté de ton des Cent nouvelles Nouvelles), il finit par être classé anarchiste de droite. Encore une catégorie, mais tellement indéfinie qu’il ne dut pas s’en offusquer. <o:p></o:p>

    Son amitié avec Brasillach et Pierre Varillon (directeur des pages littéraires de L’Action française) l’avait amené à déjeuner avec Maurras et Léon Daudet. Aymé avait pu constater qu’il était reçu par les milieux d’Action française avec une largesse d’esprit qui faisait défaut ailleurs. Accepter un écrivain pour ses qualités et sa liberté de pensée sans s’offusquer du reste était une attitude qui rejoignait exactement la sienne. <o:p></o:p>

    L’auteur de l’article Marcel Aymé dans Wikipédia (l’encyclopédie sur Internet) regrette qu’il ait été « si obstinément classé à droite et récupéré abusivement par les cercles conservateurs. » Non, il n’a pas été récupéré, il a été accueilli par des gens avec qui il partageait incontestablement certaines valeurs.<o:p></o:p>

    III.<o:p></o:p>

    Naturaliste, Marcel Aymé, ou fantaisiste ? Ou réaliste, surréaliste, magico-réaliste, existentialiste ? Cet écrivain à qui les cases répugnaient entre mal dans les cases de l’histoire littéraire. L’analyse de thèmes récurrents semble plus propice à éclairer l’œuvre. Nous avons parlé amitié, classes sociales ; la justice et l’innocence, questions connexes, sont des questions clés.<o:p></o:p>

    En tant que journaliste et chroniqueur avant-guerre, il avait noté les manières et les décisions d’une justice qu’il estimait de classe, donc injuste (passim, dans le recueil Du côté de chez Marianne). Il s’emporte contre les peines infligées aux voleurs, plus sévères que celles prononcées contre les parents infanticides. Lors du procès de Violette Nozières (laquelle avait assassiné son père probablement incestueux), il décrit « des juges cambrés de fausse pudeur et peureux de toucher au fond des débats, un jury congestionné par l’envie de faire plaisir à une foule carnassière ». Il renvoie dos à dos les journaux ‘bourgeois’ pour qui l’inceste « est une invention gracieuse de la mythologie » sans réalité, et les journaux ‘avancés’ pour qui il est impossible qu’un ouvrier le commette.<o:p></o:p>

    Puis il avait vu fonctionner les tribunaux de l’Epuration. Il écrit alors une pièce, La Tête des autres (1952), qu’on présente ordinairement comme une dénonciation de la peine de mort mais qui est plus que cela, une charge féroce contre la magistrature à la botte du pouvoir politique ou financier, couchée, corrompue.<o:p></o:p>

    Les contemporains ne s’y sont pas trompés : tout le monde y reconnut les tribunaux de l’Epuration et les allusions aux affaires Stavisky et Joanovici (devenu dans la pièce Alessandrovici). La pièce fit scandale. Quelques années plus tard, les tribunaux gaullistes allaient renforcer cette vision très négative de la justice française. (Jean Anouilh fit les mêmes constats, dans L’Alouette, dans Pauvre Bitos, avec une violence plus rentrée.)<o:p></o:p>

    Parallèlement à la justice qu’il décrit, prompte à condamner l’innocent, existe une autre justice, personnelle celle-là, qui sert à s’innocenter. La culpabilité, Marcel Aymé la considère avec indulgence, mais il s’intéresse de près au mensonge qui est l’outil de cette « justice ». <o:p></o:p>

    Le Bœuf clandestin est un roman léger sur le mensonge et ses mystères. M. Berthaud se dit végétarien, ce qui lui vaut l’admiration de sa femme (cela le rend, à ses yeux, mystérieux) et de sa fille aînée (qui y voit une détermination morale extraordinaire). Jusqu’au dimanche où sa fille le surprend dans la cuisine, attablé à manger un biftèque saignant qu’il s’est préparé lui-même. Le tablier et la poêle encore fumante sont deux pièces à charge. Pourquoi a-t-il menti ? Il aurait pu manger de la viande devant sa famille, après tout. Mais l’homme est un être mystérieux, à double fond, et rien ne nous permet d’y accéder ; aucune interprétation n’est sûre au-delà de celle des actes et des faits. <o:p></o:p>

    Pourrait-on y accéder, au double fond et aux tréfonds de l’homme, que cela ne vaudrait pas mieux, voilà ce que dit la pièce Les quatre vérités (1954). Un jeune savant a inventé un sérum de vérité. Après que sa femme, ses beaux-parents et lui ont eu une piqûre de Masochine, a lieu un odieux déballage sans qu’au bout du compte le savant ne réussisse à savoir si sa femme est allée chez sa tante à Montauban – ou à Cannes avec Dieu sait qui.<o:p></o:p>

    Au-delà du mensonge à l’usage d’autrui, auquel certains personnages ne sont pas loin d’attribuer une fonction de pure utilité sociale, le mensonge qu’il aime disséquer est celui qu’on se fait pour se dissimuler ses faiblesses et se croire innocent, l’hypocrisie appliquée à soi-même. Les romans et les nouvelles sont pleins de notations de mensonges intimes, qu’ils concernent des détails de la vie quotidienne, des peccadilles, des lâchetés petites ou grandes, ou des crimes. <o:p></o:p>

    Michaud a mangé une quatrième tartine – nous sommes sous l’Occupation –, une de plus que sa part, un de ses enfants s’en trouve donc privé. Il quitte le domicile « avec la conscience à vif, essayant encore de disputer si le délit avait été consommé en toute innocence. […] Bâfrer sur la part de ses enfants, rogner de son plein pouvoir leur pain déjà si chichement mesuré et laisser croire à une minute de distraction très innocente, on ne pouvait rien imaginer de plus bas. » (Le Chemin des écoliers)<o:p></o:p>

    Un criminel se persuade qu’il n’a pas d’âme, conséquemment il n’éprouve aucun remords, et peut se dire innocent ; mais, condamné à mort, « alors que les valets de guillotine se saisissaient de sa personne, Martin, sentant l’étreindre le remords de son crime, comprit que son âme ne l’avait jamais quitté et qu’il s’était forgé un conte. » (L’âme de Martin) Une autre nouvelle, Trois faits divers, présente deux assassins qui, s’étant rencontrés par hasard, se racontent leur crime. Dans leur bouche l’histoire est presque belle et leur irresponsabilité si évidente qu’ils se reconnaissent mutuellement innocents. « Ils versèrent encore des larmes sur leur bonté et sur l’ingratitude des hommes, entrecoupant leurs sanglots d’invocations à une justice obscure qui n’était ni celle de Dieu, ni celle des hommes… » Mais peu après chacun avoue sa responsabilité et sa cruauté comme malgré soi et avec un plaisir non dissimulé, comme s’ils avaient eu, eux aussi, une piqûre de Masochine.<o:p></o:p>

    ***<o:p></o:p>

    Quelques thèmes frôlés – je m’aperçois que nous n’avons parlé ni de La Vouivre, ni des Tiroirs de l’inconnu – n’épuisent pas la richesse d’une œuvre qui a provoqué peu d’études. Se prête-t-elle peu aux thèses ou est-elle redoutable ? La notice Wikipédia citée plus haut ajoute que « très peu d'intellectuels ont osé entreprendre une étude approfondie et objective de son travail de peur d'être taxés de fascisme, d'antisémitisme ou de tendances réactionnaires ». Le bel aveu ! Des éclairages restent à faire. <o:p></o:p>

    Saluons l’activité de la SAMA, Sociétés des amis de Marcel Aymé, qui publie chaque année un Cahier Marcel Aymé. Le n°25, qui vient de paraître, contient une biographie d'Arthur, frère aîné de Marcel, des extraits du cours du Pr Bouttier sur les nouvelles, des critiques de pièces de théâtre…<o:p></o:p>

    Michel Lécureur accomplit un important travail. Il a écrit un essai (La comédie humaine de Marcel Aymé, La Manufacture, 1985 – on peut n’être pas d’accord avec beaucoup des conclusions) et une biographie (1988), dont il a donné une version complétée et corrigée en 1997 : Marcel Aymé, un honnête homme (Les Belles Lettres / Archimbaud). On lui doit la publication d’inédits et l’achèvement de l’édition des œuvres complètes dans la collection de la Pléiade commencée par Yves-Alain Favre. Je reste persuadé pour ma part que lire Marcel Aymé dans la Pléiade est dommage. Avec des appels de notes et de variantes contre lesquels le regard butte sans cesse et son air collet monté, cette collection lui correspond si peu ! Il se lit dans la collection blanche de Gallimard et, avec plus de plaisir encore peut-être, en vieux Livre de Poche.<o:p></o:p>

    Samuel

    voir également notre dossier Marcel Aymé lovendrin n°20

    et Bigard est Clérambard


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  • Rachida D. fait de l'esprit


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  • Jean-François Kahn se lâche hors antenne... ou presque.

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  • Eva Longoria et Tony Parker ont tenu à se marier pas loin des bureaux de la revue Lovendrin. C'est chose faite. Notre envoyé spécial de l'autre côté de la rue de Rivoli vous offre ces clichés exclusifs, après trois heures et demi de station devant la mairie du 4e arr.

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